Cet article date de plus de sept ans.

Sécheresse : les agriculteurs de la région Occitanie face à la pénurie d'eau

Les sols de la région Occitanie sont extrêmement secs. Les nappes phréatiques affichent un niveau trop bas pour la saison. 

Article rédigé par Frédéric Bourgade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Lac totalement asséché près de Caraman en Haute-Garonne, ici en 2003. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le soleil fait le bonheur des vacanciers, mais les agriculteurs ont besoin de pluies. En France, on ne compte plus les départements en situation de sécheresse : début juillet, d'après le BRGM (Bureau de recherche géologique et minière), 74% des nappes phréatiques affichaient un niveau basn une tendance accentuée dans le Midi de la France où les chaleurs sont fortes.

Le plateau et les coteaux particulièrement touchés

Entre Nailloux et Cintegabelle, le promeneur constatera que partout poussent les tournesols, des maïs et du sorgho, notamment grâce au sol argileux qui retient bien l'eau, alors qu'en altitude, le sol est sablonneux. C'est donc sur le plateau et sur les coteaux que la situation est la plus difficile. "Dans les petits cours d'eau, il n'y a pas d'eau, constate Joseph, un habitant de la région. Et ce malgré quelques pluies, mais c'étaient des pluies d'été, pas des pluies de réserves. S'il ne pleut pas d'ici septembre, on commencera à parler autrement. Quand vous avez le vent d'autan qui se lève et qui augmente la température à plus de 30°C, les sols transpirent énormément."

"La sécheresse pourrait nous faire perdre 20 à 30% de rendement"

Quarante-trois communes de la Haute-Garonne sont touchées par la sécheresse, comme une partie du Gers et toute l'Ariège. Boris exploite 250 hectares du côté de Mazères : "On arrose trois jours et on coupe un jour, explique-t-il. C'est la sixième semaine comme cela. Heureusement qu'on a en Ariège une retenue d'eau avec le lac de Monbel. Mais il est déficitaire puisqu'on a commencé la saison d'irrigation avec 35 millions de mètres cubes contre 60 millions en année normale. Je pense que les revenus vont être impactés. La sécheresse pourrait nous faire perdre 20 à 30% de rendement."

Pour le moment, on tient le choc mais c'est extrêmement compliqué

Bernard, exploitant agricole ariégeois

à franceinfo

Bernard est un autre exploitant de la région. Avec ses salariés, il a castré le maïs et son constat est sans appel : " Pour le moment, on tient le choc mais c'est très compliqué. Le sol est très léger donc avec un besoin d'eau important. Nous maintenons une certaine humidité de surface mais c'est très très très sec en profondeur".

Les agriculteurs demandent la création de réserves d'eau

Tout le monde attend la pluie mais elle ne vient pas. La solution serait de la collecter l'hiver dans les lacs collinaires. C'est la solution de Boris : "On demande cette création de réserves. Elles serviraient à l'ensemble de la population, pour les particuliers, les usines et les communes. Mais on manque de courage politique en ce moment." Cette sécheresse est cependant loin de rappeler celle de 1976, année lors de laquelle un impôt sécheresse avait été créé en solidarité avec les agriculteurs.

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