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Vidéo "C'est une année à guêpes, mais il n'y a rien d'excessif" : ce qu'il faut savoir avant de piquer une crise contre ces hyménoptères

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Article rédigé par Pierre-Louis Caron
France Télévisions

Méconnues et mal perçues, les guêpes prennent leurs aises cet été, au grand dam des amateurs de pique-nique... Elles sont pourtant essentielles pour l'équilibre de la faune et de la flore.

Un hiver doux, un printemps humide. Il n'en fallait pas davantage pour que les populations de guêpes prolifèrent cet été en France. D'après Samuel Jolivet, directeur de l'Office pour les insectes et leur environnement (Opie), l'année 2020 est sans nul doute "une année à guêpes", mais il n'y aurait "rien d'excessif" à cela.

"Les conditions climatiques et les réserves de nourriture sont les deux facteurs à surveiller lorsque l'on étudie les guêpes, rappelle le spécialiste, qui estime que l'on voit autant de guêpes cette année que lors de n'importe quelle "année sèche".

Un rôle méconnu dans nos écosystèmes

La guêpe est moins citée que sa cousine, l'abeille, dans les discours écologistes, mais elle n'en est pas moins importante, tant pour l'équilibre de la faune (grâce à son régime fait d'insectes et de larves invasives) que pour celui de la flore. "C'est un insecte pollinisateur, souligne Samuel Jolivet, elle se nourrit de viande pour ses larves et de sucre pour elle-même, qu'elle va chercher dans le nectar par exemple."

De la viande et du sucre, on en retrouve justement sur les nappes des pique-niques et les tables des vacanciers, qui peuvent être tentés d'éliminer ces indésirables. Si "la loi n'interdit pas" de tuer des guêpes, Samuel Jolivet nous invite à y réfléchir à deux fois avant de les capturer, ou pire. "C'est une question de conscience et d'empathie envers un autre être vivant, estime le spécialiste. Quand elles quémandent de la nourriture à table, elles ne sont pas dans un mode agressif, rappelle-t-il. La seule agressivité qu'elles vont développer, c'est pour protéger leur nid."

Trois espèces autour de nous

Comme de nombreux autres insectes, les guêpes souffrent de l'activité humaine, et notamment des pesticides utilisés dans les cultures. "On assiste à un effondrement des populations d'insectes, s'insurge Samuel Jolivet. On a voulu jouer aux apprentis sorciers et, maintenant, c'est l'ensemble de la chaîne alimentaire qui est bouleversée." Le spécialiste milite pour une meilleure connaissance de ces insectes, dont nous ne côtoyons qu'une infime partie. "Il n'y en a que 20 espèces [sur plusieurs milliers présentes en France] qui font des nids et seulement trois qui évoluent autour de nous, détaille-t-il. Les autres sont solitaires, et ne s'approchent presque jamais de l'homme."

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