: Vidéo Pour assurer leur autonomie alimentaire en cas d'effondrement, ces jeunes urbains s'initient à la permaculture
Pour ceux qui redoutent une rupture du système alimentaire, le premier savoir à se réapproprier est celui-ci : apprendre à se nourrir par soi-même. Dans le Cantal, ces jeunes citadins sont venus s'initier à la permaculture. Extrait de "Fin du monde, ils s'y préparent déjà", un document de "Complément d'enquête".
Journée de printemps dans le Cantal : une demi-douzaine de citadins sont venus apprendre à greffer des arbres fruitiers. Ils ont payé 100 euros chacun pour un week-end d'initiation à la permaculture. Face au constat que l'agriculture industrielle endommage la biodiversité et les sols, cette technique se base sur l'imitation de la nature. Elle a l'avantage de permettre des rendements importants tout en limitant l'intervention humaine. Mathieu, le formateur, l'utilise pour cultiver fruits et légumes sur cette terre où il s'est installé en 2012.
Mieux connaître les arbres, se familiariser avec des techniques de jardinage… ce ne sont pas les principales demandes de ses stagiaires. Pour Arthur, comédien marseillais, "le meilleur moyen de savoir ce qu'on mange, c'est quand même de le produire soi-même". "Sans être pessimiste", le jeune homme avoue une autre motivation : "Le jour où il n'y a plus rien dans les magasins, moi, je ne sais pas faire…"
L'autonomie alimentaire, "c'est possible à plusieurs, pas tout seul"
Mathieu, le formateur, est paysagiste de formation. Il travaille dehors depuis vingt ans. Les changements qu'il observe – températures trop élevées au mois de mars, perte de la biodiversité – sont pour lui autant de preuves de l'"effondrement" à venir. Pour lui comme pour tous ceux qui redoutent une rupture du système alimentaire, le premier savoir à se réapproprier est celui-ci : apprendre à se nourrir par soi-même.
Mais l'autonomie alimentaire est-elle possible ? Pas à l'échelle d'un foyer, Mathieu le sait d'expérience : en 2017, toute sa récolte de fruits a été détruite par un coup de gel tardif. Il est donc essentiel de pouvoir s'appuyer sur des voisins qui disposent de ressources complémentaires. "L'idée, explique-t-il, c'est vraiment de se mettre en réseau, de se connecter les uns les autres." Pourquoi se mettre à faire des céréales quand un ami en cultive dans le champ d'à côté ? En cas de besoin, il lui en échangera contre des fruits ou un coup de main… L'autonomie alimentaire, résume Mathieu, "c'est possible à plusieurs, pas tout seul".
Extrait de "Fin du monde : ils s'y préparent déjà", un document rediffusé dans "Complément d'enquête" le 19 mars 2020.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.