Burkina Faso : dans le nord du pays, l'armée française face à la colère des manifestants
Les soldats de la force Barkhane ont connu des heures difficiles le week-end dernier au Burkina Faso. Un convoi a été pris à partie par des manifestants dans le nord du pays. Les militaires français ont effectué des tirs de sommation, et quatre personnes ont été blessées.
Un convoi militaire français d'une cinquantaine de véhicules a été arrêté jeudi 18 novembre en arrivant dans la ville de Kaya (Burkina Faso) par des centaines de manifestants, hostiles à la présence française. "Nous n'avons pas besoin de l'armée de France. Nous pouvons nous-mêmes attaquer les djihadistes", confie l'un d'eux. Les Français se sont alors repliés sur un terrain vague, dans une zone grillagée. Des manifestants ont tenté de forcer l'entrée, et jeté des pierres. L'armée française dit alors avoir tiré en l'air afin de disperser les manifestants, tandis que les gendarmes burkinabés ont fait usage de gaz lacrymogènes. Quatre personnes auraient été blessées. Un des drones de captation d'images de l'armée a également été abattu.
Un sentiment anti-français attisé par les Russes ?
Sur les réseaux sociaux, des manifestants accusent les soldats français de livrer des armes aux terroristes. "Ce sentiment anti-Français est attisé par quelques groupes […] qui attaquent l'action de la France, et n'hésitent pas à répandre des fausses informations sur les réseaux sociaux", explique le colonel Pascal Ianni, porte-parole du chef d'Etat-major des armées. La France désigne implicitement la Russie, soupçonnée de soutenir les anti-Français. Le Burkina Faso est confronté depuis six ans à des attaques djihadistes très meurtrières, chaque semaine ou presque. Une violence à laquelle ni l'armée française ni l'armée locale ne semblent en mesure de mettre un terme.
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