En Guyane, le meurtre d'un chef indigène suscite une vive émotion
Depuis l’élection de Jair Bolsonaro à la tête du Brésil, les territoires autochtones sont de plus en plus contestés par les agriculteurs et les chercheurs d’or.
Plus de 150 personnes se sont rassemblées, mardi 30 juillet, devant le consulat du Brésil à Cayenne, en Guyane, pour protester contre les pressions de l'orpaillage sur les peuples d'Amazonie, après la mort d'un chef indigène au Brésil. Emyra Waiapi a été tué vendredi lors de l'invasion par une cinquantaine de chercheurs d'or clandestins dans le village de Mariry, situé à 200 km de la frontière.
"Ce qui s'est passé au Brésil aurait pu se passer en Guyane. Nous sommes confrontés à une même réalité en Amazonie, celle de l'orpaillage", a affirmé le leader autochtone guyanais Christophe Yanuwana Pierre, après le rassemblement à Cayenne, territoire amazonien où vivent 13 000 Amérindiens.
Un sentiment d'impuissance et d'insécurité
La Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet a condamné le meurtre du chef indigène, conséquence, selon elle, du développement de l'exploitation minière en Amazonie prônée par Jair Bolsonaro. Le président brésilien a affirmé qu'il n'y avait pas "d'indices forts" prouvant qu'Emyra Waiapi avait été assassiné par des orpailleurs.
Un rapport parlementaire de novembre 2015 relevait en Guyane "le sentiment d'impuissance et de dépossession des Amérindiens, provoqué par la libre circulation des orpailleurs, au nez et à la barbe des gendarmes souvent" et la présence de chercheurs d'or clandestins "violents" qui provoque "un sentiment d'insécurité".
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