Plus d'un soldat sur trois ne veut pas se réengager après un premier contrat, selon un rapport de l'armée
Dans l'armée de Terre, seuls 65% des militaires décident de continuer dans l'institution après un premier contrat. Un rapport du Haut Comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM) dénonce le manque de moyens.
L'armée française fait face à une fuite de ses hommes. L'institution peine à retenir ses soldats en raison des conditions de vie au sein de l'institution et de la concurrence du privé, souligne un rapport du Haut Comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM) rendu public vendredi 6 octobre.
"La fidélisation constitue un défi de première importance", relève ce onzième rapport thématique du Haut Comité intitulé "La fonction militaire dans la société française". L'armée est actuellement mobilisée sur plusieurs fronts, notamment sur l'opération Sentinelle, ce qui demande d'importants besoins en ressources humaines.
Le manque de moyens en première ligne
Premier sujet de préoccupation, les militaires s'estiment insuffisamment entraînés faute d'équipements disponibles en métropole du fait des multiples engagements en opérations extérieures (Opex). Le Haut Comité indique avoir rencontré des équipages de blindés qui "n'avaient ni tiré, ni manœuvré avec leur matériel de dotation depuis près de deux ans".
Le rapport évoque d'autres "facteurs négatifs" qui "pèsent sur le moral" des militaires : "Difficulté à concilier vie militaire et vie personnelle, manque de moyens, crainte d'une perte de compétences techniques et tactiques, lassitude face aux difficultés rencontrées en matière de soutien et d'environnement (infrastructure et hébergement)."
Résultat, seuls 65% des militaires du rang rempilent ainsi dans l'armée de Terre et 58% dans l'armée de l'Air après un premier contrat (d'une durée de trois à cinq ans en général). Le HCECM, qui a rédigé ce rapport, est composé de neuf personnalités indépendantes (conseillers d'Etat, généraux et actuellement trois dirigeants d'entreprise) nommées pour quatre ans par décret du président de la République.
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