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La guerre secrète électronique : "On peut voir qui émet et on est capables d’entendre ce qui se dit"

On fait la guerre sur terre, sur mer et dans les airs mais aussi de plus en plus dans une dimension invisible, celle du rayonnement électromagnétique et radio. Les outils d'écoute, de localisation, de brouillage font désormais partie de la panoplie des armées modernes. Et la France est très bien équipée en la matière.
Article rédigé par Eric Biegala
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une frégate française dans le port de Brest, le 14 juin 2022. (Photo d'illustration). (DAMIEN MEYER / AFP)

Quelque part en Méditerranée orientale, une frégate de la Marine nationale croise à petite vitesse. Sur les tours qui surplombent le pont principal, des engins tournent sur eux-mêmes, vibrent, émettent et captent tout mouvement : ce sont les outils de guerre électronique.

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Le commandant Rolland, le second du bâtiment en explique le principe : "On va pouvoir utiliser notre guerre électronique pour avoir une image de tout ce qui se passe autour de nous dans les trois dimensions. Ce sont des détecteurs d’émissions radar et d’émissions radio donc on peut voir qui émet autour de nous et, sur des émissions radio, on est capable de trouver leur origine et potentiellement d’entendre ce qui se dit dessus".

Des matériels secrets

Ces outils sont les matériels les plus secrets du bord. Impossible de savoir jusqu'à quelle distance ces capteurs peuvent repérer un rayonnement. Mais le constructeur, Thalès nous a exceptionnellement ouvert les portes de ses laboratoires et ses usines. Patrick Haigneré, en charge de la conception des outils de guerre électroniques embarqués, décrit le mode de fonctionnement de l'antenne de réception des émissions radar : "Là, vous avez six antennes plates réparties en hexagone. Ça capte les signaux radar qui peuvent venir soit d'un radar de veille, soit d’un radar de conduite de tir, soit, et ça devient plus dangereux, d’un radar de conduite de missile. Ce type d’antenne permet de déterminer la direction d’arrivée de ce radar. Et il va falloir que j’aie telles contre-mesures pour pouvoir me défendre."

Une contre-mesure peut être par exemple un brouillage, explique Nicolas Fovet, en charge de la conception des outils radios de guerre électronique, comme ce système de brouillage Éclipse, une boîte bourrée d'électronique de la taille d'une valise, installé dans les blindés et qui les protège contre les engins explosifs télécommandés à distance. "C’est un brouilleur qui va donc détecter une télécommande", décrit-il, donnant l'exemple d'un attaquant qui va déclencher une télécommande au passage d'un convoi. 

"Notre système va détecter cette émission et émettre une fréquence de brouillage bien avant que le récepteur ait le temps d’intégrer cette télécommande-là et donc ça va empêcher l’engin explosif de détonner."

Nicolas Fovet, chef du service des Projets navals et aéroportés de guerre électronique

à franceinfo

Les armes de guerre électronique sont installées sur les navires, dans les véhicules militaires mais aussi dans l'espace. Depuis un an, la France dispose de satellites de guerre électroniques qui repèrent tout radar et localisent toute émission radio en permanence.

La guerre secrète électronique - reportage d'Éric Biegala

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