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Mort d'un soldat au Mali : "Le métier que font nos soldats sur le terrain est particulièrement dangereux malgré toutes les précautions qui sont prises", assure le général Dominique Trinquand

Un soldat français a été tué au Mali lors d'un combat contre un groupe armée terroriste.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des militaires de l'opération Barkhane au Mali. (SPEICH / MAXPPP)

"Le métier que font nos soldats sur le terrain est particulièrement dangereux malgré toutes les précautions qui sont prises", a réagi sur franceinfo le général Dominique Trinquand, expert militaire, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, après la mort d'un soldat français au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane.

franceinfo :Est-ce qu'il y a un regain des tensions dans la région ?

Non. Malheureusement, on l'apprend à chaque fois dans les combats la guerre tue. Je m'incline devant la mort de ce soldat. Le métier que font nos soldats sur le terrain est particulièrement dangereux malgré toutes les précautions qui sont prises. Ce commando en phase de reconnaissance dans la zone des trois frontières est tombé sur des jihadistes et malheureusement ce soldat a été tué. Je comprends l'émotion du président de la République parce que quand on a remis une médaille on a le visage devant soi de celui qui vient de disparaître.

En quoi consistait cette opération à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso ?

Dans cette région des trois frontières, c'est là que les jihadistes et en particulier le mouvement issu de Daech qui est dans cette région sévissent. Donc la France met depuis le sommet de Pau une pression particulière. Elle a tué un certain nombre de chefs de ce mouvement mais elle continue à parcourir le terrain à la recherche des mouvements jihadistes et elle les harcèle. C'est le travail qui a été fait et probablement lors de cette rencontre le caporal-chef a été tué. Cela rappelle que c'est un travail permanent, un harcèlement permanent, pour arriver à rendre totalement instable ces mouvements jihadistes et permettre aux armées de la région, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, de réinstaller leurs positions dans cette région.

Est-ce que depuis l'installation de la junte au pouvoir à Bamako la mission française est plus difficile ?

Ce qui est plus difficile ce n'est pas le combat au sol mais la relation avec le gouvernement à Bamako. On l'a bien entendu avec les bruits qui courent sur l'installation des mercenaires dans la région. Les soldats sur le terrain combattent, ils font leur devoir et ils savent que c'est par la pression permanente qu'ils mettent sur les jihadistes qu'ils arriveront à installer un Etat de droit dans cette région.

Quelles sont les difficultés sur place ?

Florence Parly est allée là-bas pour expliquer qu'il était hors de question que le gouvernement fasse un accord avec des mercenaires. La CDAO en a fait de mêmes, les Américains disent la même chose, les autres Européens disent la même chose, donc il va falloir que le Mali choisisse très rapidement. Soit des alliés fiables qui combattent à leurs côtés, soit des mercenaires qui y vont pour le gain.

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