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Tensions en Méditerranée : "C'est un dialogue qu'Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan personnalisent un peu trop", juge un politologue

Lors du sommet du Med7 en Corse jeudi, Emmanuel Macron a notamment affirmé que la Turquie n'était "plus un partenaire".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Recep Tayyip Erdogan, en septembre 2020 et Emmanuel Macron, en juin 2020. (ADEM ALTAN / POOL)

La tension diplomatique grandissante entre la France et la Turquie en mer Méditerranée est "un dialogue que les deux parties, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan personnalisent un peu trop", estime le politologue Ahmet Insel, auteur de "La Nouvelle Turquie d’Erdogan", sur franceinfo dimanche 13 septembre.

>> L'article à lire pour comprendre les tensions entre la Turquie, la Grèce et la France en mer méditerranée

Lors du sommet du Med7 en Corse, jeudi, Emmanuel Macron a notamment affirmé que la Turquie n'était "plus un partenaire". "Il a aussi dit que la France n'avait rien contre le peuple turc, mais contre Erdogan ou le gouvernement d'Erdogan", note Ahmet Insel. "Il l'avait personnellement visé dans ce discours et donc là, Erdogan répond avec toute sa fougue populiste". Le président turc a notamment appelé Emmanuel Macron à ne pas "chercher querelle à la Turquie".

"Il [Recep Tayyip Erdogan] se positionne comme celui qui est dans une posture anticolonialiste, anti-impérialiste, toute cette litanie classique de l'islamo-nationalisme qu'il mobilise pour son électorat", analyse Ahmet Insel. "C'est un discours, un message avec beaucoup de démonstration de force physique, mais pour son public intérieur, pour le galvaniser, parce qu'il en a besoin", développe-t-il.

"Des visions très machiavéliques"

De son côté, la Grèce a annoncé qu'elle allait acheter 18 Rafale à la France, ainsi que plusieurs frégates et hélicoptères, alors que la Turquie revendique le droit d'exploiter des gisements d'hydrocarbures dans une zone maritime que les Grecs considèrent comme relevant de leur souveraineté. Ces avions Rafale "vont peser énormément" dans le budget de la Grèce, affirme Ahmet Insel. "Je crois que la pire des choses que la position agressive de la Turquie fait faire à la Grèce, c'est de continuer ses dépenses d'armement alors qu'elle a besoin de bien d'autres choses aujourd'hui", avance le politologue. 

Il voit une stratégie "cynique" et volontaire de la part de la Turquie. "Il y a malheureusement parfois des visions très machiavéliques qu'on ne peut pas, nous le commun des mortels, comprendre", conclut Ahmet Insel.

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