Tribune de militaires dans "Valeurs actuelles" : dix-huit signataires en activité vont passer devant un conseil militaire
Selon le chef d'état-major des Armées, ils recevront des sanctions disciplinaires militaires proportionnelles à leur grade.
Dix-huit militaires en activité, signataires d'une tribune controversée dans Valeurs actuelles, vont passer devant un conseil militaire, a annoncé le chef d'état-major des Armées, mercredi 28 avril. Il passeront "chacun devant un conseil supérieur militaire", a déclaré le général François Lecointre au quotidien Le Parisien (article réservé aux abonnés).
Les 18 soldats d'active identifiés –dont quatre officiers– parmi les signataires recevront "des sanctions disciplinaires militaires", a précisé le général, en évoquant des sanctions "plus fortes pour les plus gradés". "Je considère que plus les responsabilités sont élevées, plus l'obligation de neutralité et d'exemplarité est forte", a-t-il martelé.
"Une procédure exceptionnelle"
De leurs côtés, la vingtaine de généraux en "deuxième section" signataires –proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés– risquent "la radiation, donc la mise à la retraite d'office", a précisé le général. "Ces officiers généraux vont passer chacun devant un conseil supérieur militaire. Au terme de cette procédure, c'est le président de la République qui signe un décret de radiation". "Je souhaite que leur mise à la retraite d'office soit décidée", a-t-il relevé en évoquant "une procédure exceptionnelle", lancée à la demande de la ministre des Armées.
Une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires ont signé cette tribune dans le magazine ultra-conservateur. Le texte appelle notamment la classe politique à lutter contre "le délitement" de la France.
Parmi les signataires, le général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère, a déjà été radié en 2016 des cadres de l'armée pour avoir participé à une manifestation interdite contre les migrants à Calais. "Je vais lui envoyer une lettre pour lui dire qu'il est indigne, salit l'armée, la fragilise en en faisant un objet de polémique nationale", a indiqué le général Lecointre. "Je leur conteste à tous (...) le droit de prendre des engagements politiciens en mettant en avant leur grade", a-t-il ajouté.
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