Un ex-haut responsable du renseignement douanier devant la justice pour des méthodes d'enquête douteuses

L'ex-numéro deux du renseignement douanier, Vincent Sauvalère, a été présenté à la justice, mercredi 4 octobre, dans l'enquête sur des soupçons de collusion avec des informateurs. Les doutes sont apparues notamment après une saisie suspecte de café contrefait en 2015 au Havre, indique une source proche de l'enquête. 

Ce responsable de la Direction des opérations douanières (DOD) du service de renseignement des douanes (DNRED) a été conduit au palais de justice de Paris à l'issue de 48 heures de garde à vue. Actuellement patron de l'unité "tabac et contrefaçon" de l'Office de lutte antifraude de l'Union européenne (Olaf), Vincent Sauvalère a quitté ses fonctions à la DOD le 1er septembre 2014 avant d'être remplacé par Erwan Guilmin.

700 000 euros dans une valise

Erwan Guilmin a lui-même été mis en examen en août 2017 dans cette même enquête pour complicité d'importation en bande organisée de marchandise contrefaite, prise illégale du nom d'un tiers, escroquerie en bande organisée et détournements de fonds publics. En avril 2017, un autre responsable de la DOD, Magali Noël, et le chef de leur antenne du Havre avaient déjà été mis en examen, ainsi que trois indicateurs, dont un Serbe.

L'indicateur serbe est notamment soupçonné d'avoir fait entrer des conteneurs de marchandises au port du Havre, en échange de tuyaux donnés à ses officiers traitants, avec la bénédiction de plusieurs cadres dirigeants du renseignement douanier, dont Vincent Sauvalère. En décembre 2016, les gendarmes de la Section de recherches de Paris avaient perquisitionné le siège de la DOD du Havre, où ils avaient trouvé plus de 700 000 euros dans une valise, environ 50 000 dans un fauteuil ainsi que 20 000 euros au domicile du chef de cette direction.

L'enquête porte notamment sur les conditions dans lesquelles 43 tonnes de café contrefait étaient arrivées au Havre dans un conteneur de 120 tonnes en juillet 2015, et au lien éventuel entre l'argent trouvé lors de la perquisition et cette saisie. La question du rôle trouble de certains "indics" au sein des forces de l'ordre est au coeur de plusieurs enquêtes judiciaires en cours.