: Vidéo "Affaires sensibles". Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice : l'hypothèse de la collision avec un missile
C'est peut-être l'un des secrets d'Etat les mieux gardés de ces cinquante dernières années. Un demi-siècle après le crash inexpliqué d'une Caravelle Ajaccio-Nice, "Affaires sensibles" a repris l'enquête. On découvre que certains documents manquent à l'appel, tandis que la parole de témoins se libère... Cet extrait explore la question la plus sensible dans ces investigations, toujours en cours : un missile tiré depuis une frégate militaire française aurait-il pu percuter la Caravelle d'Air France ?
C'est la dernière piste pour percer enfin le mystère du crash d'une Caravelle reliant Ajaccio à Nice, le 11 septembre 1968 : une collision avec un missile... Une "bavure" militaire ? Il a été établi que vers 10h30, alors qu'il avait amorcé sa descente, l'avion longeait une zone où se trouvait un navire de guerre. Il s'agit du Suffren, une frégate de 158 mètres de long équipée pour tirer des torpilles anti-sous-marin et des missiles Masurca. Ce bâtiment stratégique pour la marine nationale aurait-il pu tirer un missile qui aurait percuté la Caravelle ?
Un nouveau témoignage contredit la version de l'armée
L'armée a toujours affirmé que le 11 septembre 1968, le Suffren était resté à quai à Toulon, avec son équipage de près de 350 hommes. Est-ce si sûr ? Pour cette enquête à voir dans "Affaires sensibles" le 18 avril 2022, les journalistes ont retrouvé un témoin capital qui, bien qu'une enquête judiciaire soit en cours depuis 2014, n'a jamais été entendu. Jean-François de Saint-Périer a embarqué en mai 1968 comme appelé du contingent. Ce 11 septembre, il était en cale, au contrôle anti-sous-marin. Et ses souvenirs diffèrent radicalement de la version de l'armée...
"Je confirme : nous n'étions pas à quai ce jour-là. Nous étions en pleine mer depuis au moins une semaine. Nous, on a tiré un missile, avant le crash ! On l'a tiré à ce moment-là ! Ça, je peux être catégorique : j'y étais. J'y étais, et je l'ai entendu partir."
Jean-François de Saint-Périer, ancien matelot sur le "Suffren"dans "Affaires sensibles"
L'ancien marin affirme qu'"un quart d'heure, dix minutes après, on [leur] a dit : 'On se rend sur les lieux, parce qu'il y a une Caravelle qui s'est crashée. Il faut aller sur les lieux parce qu'il faut récupérer éventuellement des rescapés, ou des débris'..."
Une page arrachée dans le journal de bord de la frégate "Suffren"
Autre élément troublant : le journal de bord de la frégate, un document qui n'est pas classé secret Défense. Le journaliste Tristan Waleckx l'a retrouvé dans les archives de Toulon en 2008 et a eu la surprise de constater qu'à la date du 11 septembre, il manque la moitié de la page... Pourquoi aurait-elle été arrachée ? Selon l'explication fournie à Mathieu Paoli, le président de l'association qui regroupe les familles des victimes, du café se serait renversé dessus...
Si de tels éléments ont pu, au fil des années, conforter les familles qui croient à une "bavure" militaire, le mystère demeure pourtant sur les raisons pour lesquelles l'avion s'est abîmé à quelques minutes de l'atterrissage, avec 95 personnes à bord...
Extrait de "Caravelle Ajaccio-Nice : un crash secret Défense ?", un document à voir le 18 avril 2022 dans "Affaires sensibles", un magazine présenté par Fabrice Drouelle et coproduit par France Télévisions, France Inter et l’INA d'après l'émission originale de France Inter.
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