: Vidéo Gravement blessé au Mali, Guillaume n'avait pas imaginé terminer sa carrière de soldat derrière un bureau
"Je suis resté un an et huit mois en arrêt de travail. Ce qui me pesait le plus était d’avoir l’impression d’être inutile..." Blessé de guerre au Mali en 2016, Guillaume ne part plus en opérations extérieures... Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 30 novembre 2019.
Guillaume était un militaire engagé dans l’opération militaire française au Mali en tant que chef de bord de patrouille de circulation routière : "C’est arrivé le 26 juin 2016, vers quatorze heures. On était en tête de convoi et on a roulé sur un engin explosif improvisé [EEI] et sauté sur quarante kilos d’explosifs. J’ai eu un arrachement du grand fessier et du nerf sciatique. On a évoqué le fait de m’amputer et j’ai eu le pronostic vital engagé pendant un petit moment…" se rappelle-t-il pour le magazine "13h15 le samedi" (replay).
"Je me suis remis bien et vite, poursuit le militaire. Je suis resté un an et huit mois en arrêt de travail. Ce qui me pesait le plus était d’avoir l’impression d’être inutile. Pour moi, être un soldat c’est dans les tripes. Ce n’est pas parce qu’on enfile un treillis qu’on devient soldat, sinon, je mets un costume de superhéros et je deviens un superhéros… Ce n’est pas comme cela que ça marche. A l’instant T, on a besoin de nous, on répond présent et c’est tout ce qui importe."
"Cela ne remplace pas une jambe"
"Au quotidien, j’ai ce qu’on appelle une orthèse : une lame en carbone qui est moulée sur ma jambe. Elle me permet de garder le pied droit et de bien marcher. Après, il y a toujours la perte musculaire qui fait que la marche est toujours compliquée. Je fatigue plus vite. C’est un bon outil pour la façon de marcher, mais cela ne remplace pas une jambe." Trois ans après avoir sauté sur l’EEI, le blessé de guerre reprend souvent le chemin de l’hôpital d’instruction des armées Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine).
Guillaume a subi des dizaines d’opérations et passé des mois de rééducation à l’HIA Percy qui est un peu une deuxième maison pour les soldats blessés en mission. Ce jour-là, il fait le tour des services pour saluer ses soignants, encourager ses camarades en plein travail de reconstruction et parler de sa nouvelle vie : "J’ai repris depuis un peu plus d’un an sur un poste administratif à Montlhéry", dit au personnel médical celui qui n'avait pas imaginé terminer sa carrière de soldat derrière un bureau.
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