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Vidéo Quand le coup d’Etat militaire en Egypte était vu par la France comme une chance en matière d’exportation d’armes

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Complément d'enquête. Quand le coup d’état militaire en Egypte était vu par la France comme une chance en matière d’exportation d’armes
Complément d'enquête. Quand le coup d’état militaire en Egypte était vu par la France comme une chance en matière d’exportation d’armes Complément d'enquête. Quand le coup d’état militaire en Egypte était vu par la France comme une chance en matière d’exportation d’armes
Article rédigé par France 2
France Télévisions

En partenariat avec le média d'investigation Disclose, "Complément d’enquête" dévoile une note interne de l’état-major des armées datée de 2013. Dans ce document, l’arrivée au pouvoir des militaires en Egypte est analysée comme une opportunité en matière de "soutex", c’est-à-dire de soutien aux exportations d’armes. Extrait d'un document à voir le 25 novembre 2021.

Eté 2013 : les militaires prennent le pouvoir au Caire. A la tête de ce coup d’Etat, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Des manifestations éclatent. Elles sont réprimées dans le sang : 1 000 morts en deux jours. Dans le monde, l’indignation est presque unanime. Les puissances occidentales, comme la France, suspendent leurs exportations vers l’Egypte de matériel pouvant servir à la répression. 

Mais trois mois après cette répression sanglante condamnée par Paris, la hiérarchie militaire française semble au contraire se réjouir de l’arrivée au pouvoir d’un régime autoritaire. Dans une note confidentielle dévoilée par "Complément d’enquête", l’état-major des armées analyse la situation d’un point de vue… commercial et y voit une opportunité !

Officieusement, la dictature comme opportunité de vendre des armes

"Fort d’une autonomie financière estimée à plus de 10 milliards d’euros, [le ministère de la Défense égyptien] a pour objectif immédiat de moderniser tant ses matériels que ses infrastructures avant qu’un nouveau pouvoir démocratique ne lui demande éventuellement des comptes", écrivent les militaires français. Dans ce document confidentiel, il est aussi souligné que "le ministère de la Défense [égyptien] attend des signes forts de la part de la France".

Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense de François Hollande, mène les négociations et devient le meilleur VRP de l’industrie d’armement tricolore. Quatre corvettes, deux frégates et 400 missiles sont vendus à l’Egypte. Mais surtout, le régime du président Abdel Fattah al-Sissi acquiert 24 Rafale, une première pour l’avion de combat de Dassault qui avait jusqu’alors cumulé des échecs commerciaux retentissants. L’Egypte devient le troisième client de la France en matière d’armement, avec 6,2 milliards d’euros de contrats signés.

Extrait de "France-Egypte : révélations sur une opération secrète", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 25 novembre 2021.

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