: Vidéo A Bethléem, la renaissance de la Basilique de la Nativité
La restauration de la Basilique de la Nativité, à Bethléem, touche à sa fin, au terme d'un chantier de cinq ans très délicat à organiser.
C’est la fin d’un long chantier et l’aboutissement d’un remarquable travail de restauration. À Bethléem, la restauration de l’église de la Nativité est sur le point de se terminer après cinq ans de travaux. Ce chantier a été très délicat à organiser. C’est une réussite autant sur le plan technique que diplomatique.
Il faut dire que la Basilique de la Nativité a une histoire tourmentée. Elle a été construite en 339 par l’empereur Constantin, détruite au VIe siècle par les Samaritains, reconstruite le même siècle par l’empereur Justinien. Les travaux de restauration étaient indispensables. La basilique était dans un état catastrophique : le toit n’était plus étanche, la charpente était dégradée. Les derniers vrais travaux remontaient à deux siècles, d’après un membre du comité présidentiel en charge de cette restauration.
Un chantier en plusieurs étapes
Au départ, le chantier a un caractère d’urgence. Il se concentre sur le toit et la charpente. Le toit est totalement changé. L’original est démonté, numéroté, et entreposé en Cisjordanie. D’après un Franciscain féru d’archéologie, il comporte des inscriptions laissées à la main par des pèlerins ou des religieux. Ce sont 8% de la charpente, en cèdre du Liban vieux du VIe siècle, qui ont été changés. Les restaurateurs ont utilisé du mélèze du XIIe siècle, acheté en Europe pour la restauration.
Le reste du chantier s’est fait par glissement grâce à la collecte de fonds. Il s’est élargi aux ouvrages d’art : les mosaïques, en hauteur sur les murs, datant de l’époque des Croisés, ont été remises au jour. Elles ont retrouvé leur lumière et leurs couleurs. Un septième ange a même été découvert dans le mur. Les 50 colonnes de la basilique ont aussi retrouvé une nouvelle jeunesse et 43 d’entre elles portent des représentations de rois ou de personnages religieux qui sont redevenues visibles.
Le dernier chantier porte sur la restauration des mosaïques du sous-sol. Elles datent du IVe siècle. Elles sont 80 cm sous le niveau du sol de l’église et seront recouvertes par un plancher amovible. Cette restauration devrait se terminer l’an prochain. Le chantier a été dirigé par une entreprise italienne, Piacenti. Le comité présidentiel qui supervise le projet cherche encore des financements pour boucler un budget global de plus de 15 millions d’euros qui a été alimenté par 45 pays et organisations.
Un statut particulier
Le statut de la Nativité est un casse-tête. Trois communautés occupent les lieux. Les Grecs orthodoxes, les Franciscains et les Arméniens. C’est une cohabitation dans laquelle chacun défend, y compris par la force, sa part de territoire. Ce territoire a été défini en 1852 par un décret du sultan ottoman, entériné en 1878 par le traité de Berlin. C’est un statu quo qui définit la propriété, l’entretien, le moment des messes et des processions. Mais au fil du temps, il est devenu un verrou qui empêche toutes décisions. L’autorité palestinienne a donc poussé pour trouver un compromis. Elle a monté un comité présidentiel pour trouver les financements.
L’accord avec les églises a été trouvé en 2010. Mais la grotte de la Nativité, le lieu présumé de naissance du Christ, est en-dehors des termes. C’est pourtant un endroit dégradé qui a souffert d’un incendie en 2014. Son entretien n’a pas encore donné lieu à un accord.
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