"Elle était merveilleuse, humaine, c'était une figure du village" : les habitants de la rue Daguerre rendent hommage à Agnès Varda
La cinéaste Agnès Varda est décédée vendredi à l'âge de 90 ans des suites d'un cancer à son domicile de la rue Daguerre, dans le 14e arrondissement de Paris. Un quartier où elle vivait depuis presque 70 ans et dont elle était une figure.
Agnès Varda, figure du cinéma dans le monde et inspiratrice de générations d'artistes(Nouvelle fenêtre), est décédée dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 90 ans. La réalisatrice s'est éteinte chez elle, rue Daguerre, dans le 14e arrondissement de Paris. Un quartier où elle vivait depuis presque 70 ans et dont elle était une figure, comme a pu le constater franceinfo qui s’est rendu sur place.
Impossible de rater la maison de la cinéaste, un petit bâtiment rose aux murs décrépis devant lequel une quinzaine de bouquets ont été déposés. On est au 86 de cette rue Daguerre qu’Agnès Varda aimait tant. Agnès Varda, figure de cette rue commerçante, où évidemment elle ne passait pas inaperçue. Dans le restaurant italien juste en face, Chucha, la patronne, connaissait très bien la cinéaste, qui devait encore venir dîner hier soir : "Ça fait trente ans qu'on la connaît, elle était merveilleuse, humaine. Elle va manquer au village Daguerre, vraiment. C'était une figure du village, la marraine du village."
Elle se souciait de tout le monde, elle demandait des nouvelles des enfants, de nous, si ça marchait le commerce, si ça allait... Une belle personne, vraiment.
Chucha, restauratrice de la rue Daguerreà franceinfo
Agnès Varda a aimé ce quartier et l'a même filmé. Elle avait notamment réalisé Daguerréotypes à la fin des années 70. Un film hommage à la rue et à ses commerçants. Elle était revenue filmer la rue il y a dix ans, pour Les plages d’Agnès. A cette occasion, elle avait transformé la rue Daguerre. "Elle a bloqué la rue au mois d'août et elle a amené des conteneurs de sable pour faire la plage, avec des palmiers pour donner un semblant de bord de mer en plein Paris. Ça ça m'a beaucoup marqué", se souvient Nadia, qui tient un hôtel-restaurant un peu plus bas.
Plus récemment, c’est chez Maria, la poissonnière du quartier, que la réalisatrice avait posé ses caméras : "Pour son dernier film elle avait tourné un peu chez nous aussi. Pour nous qui ne sommes pas du métier, on se prête au jeu facilement. C'était un personnage de la rue." Un personnage de la rue et la marraine de tout un quartier désormais éternellement associé à Agnès Varda.
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