Prix Goncourt : le fardeau de la gloire
On connaîtra demain le lauréat 2017 du prix Goncourt. Un prix qui peut aussi être un piège, une pression difficile à gérer. Certains auteurs ne s'en sont jamais vraiment remis.
C'est le Graal, la consécration, le prix littéraire le plus prestigieux. Mais y a-t-il des revers à la médaille que le lecteur n'imagine pas toujours ? Frédéric Tristan reçoit le Goncourt à la surprise générale en 1983. Joie et puis déferlement de critiques aussi sur cet auteur que les médias n'avaient pas vu venir. Mais ce qui l'a marqué surtout, c'est l'effet de ce sacre commercial sur ses lecteurs fidèles : "D'un seul coup, c'est des livres qui vont se tirer à 200 000/300 000 exemplaires, et naturellement, ce sont des gens qui n'ont pas l'habitude de lire peut-être, qui font ça en cadeau à leur grand-mère ou autre, donc ce n'est pas du tout le même circuit", analyse l'écrivain.
"Ça ressemble plutôt à l'élection d'une miss"
"Et étant donné que ce n'est pas le même circuit", poursuit-il, "ce sont des gens qui vont redisparaître pour le livre suivant. Et on peut perdre une partie des fans qui se disent : 'Oh mais celui-là, qu'est-ce qu'il est devenu ? Il est rentré dans le système.'" Lassé qu'on le ramène toujours à son Goncourt, Pascal Lainé, lui, a fini par en faire un livre. En 1974, c'est son célèbre roman La dentellière qui est couronné. "Ça ressemble plutôt à l'élection d'une miss. Vous êtes la miss, et c'est terriblement vulgaire tout ce qui se passe autour. Vous vous dites c'est pour la bonne cause, 'je vais gagner du pognon', et effectivement... Mais est-ce que c'est une justification suffisante, je ne sais pas...", s'interroge le romancier.
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