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Prix Nobel de littérature à la poétesse américaine Louise Glück : "Elle n'a jamais été publiée en France", regrette Pierre Assouline

L'écrivain français, membre de l'académie Goncourt, déplore l'absence d'un "vrai statut" pour la poésie dans notre pays. "En Italie, les poètes sont invités dans des grandes salles de 1 000 personnes pour lire leur poésie, c'est impensable en France".

Article rédigé par franceinfo
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L'écrivain et membre de l'académie Goncourt, Pierre Assouline, en novembre 2018. (SAUCOURT PATRICE / MAXPPP)

L'académie suédoise a créé la surprise jeudi 8 octobre en décernant le prix Nobel de littérature 2020 à l'Américaine Louise Glück. Cette poétesse, peu connue et jamais traduite en France, a publié seize recueils entre 1968 et 2014 et obtenu le prix Pulitzer de poésie en 1993. Pierre Assouline, écrivain français et membre de l’académie Goncourt, déplore sur franceinfo l'absence d'un "vrai statut" pour la poésie en France.

Des poèmes quasiment confidentiels en France

"Je suppose qu'elle a une notoriété plus importante aux États-Unis, non seulement parce qu'elle fut le prix Pulitzer, mais aussi le National Book Award en 2014, et puis parce que la poésie et les poètes ont un vrai statut dans des pays comme les États-Unis ou de la Grande-Bretagne, ce qui n'est pas, hélas, le cas en France", estime Pierre Assouline. "Ce qui me frappe, c'est que malgré cette notoriété américaine, en France, elle n'a jamais été publiée, déplore l'écrivain. Ses poèmes ne sont parus que dans d'excellentes revues comme Europe et surtout la revue Poésie, et puis c'est essentiellement L'Iris sauvage, qui est son poème le plus connu. Mais c'est triste parce qu'il y a une œuvre. "

Ce n'est pas la première fois que la poésie est récompensée à l'occasion du Prix Nobel de littérature. "Il y a de vrais poètes qui ont été glorifiés et consacrés par le Prix Nobel parce qu'en Suède et en Scandinavie, la poésie a un vrai statut, affirme Pierre Assouline. C'est le cas aussi en Italie, où les poètes sont invités dans des grandes salles de 1 000 personnes pour lire leur poésie, c'est impensable en France", regrette le membre de l’académie Goncourt. "Malheureusement, dans l'exception culturelle française, il y a aussi cela".

Vous verrez que, bien entendu, elle va être publiée tout d'un coup en France mais ce n'est même pas sûr que ce soit par un grand éditeur.

Pierre Assouline

à franceinfo

Pierre Assouline vient de débuter la lecture de l'œuvre de Louise Glück : "Les traducteurs et les universitaires qui s'intéressent à la poésie en France, connaissent Louise Glück. Il y a des études qui sont parues et les extraits qui sont donnés, en anglais, bien sûr, ce n'est pas encore traduit, donnent envie d'aller voir. C'est quand même un éclairage qui est donné sur une auteure qu'on ne connaît pas et qui, manifestement, dans un pays où la poésie compte, les États-Unis, elle a déjà emballé un certain nombre de lecteurs", conclut-il.

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