Disparition de Sophie Le Tan : où en est l'enquête ?
L'étudiante est portée disparue depuis le 7 septembre 2018 à Schiltigheim (Bas-Rhin). Malgré des éléments accablants, le principal suspect nie toujours être impliqué dans ce dossier.
Cela fait tout juste huit mois que Sophie Le Tan s'est volatilisée. L'étudiante de 20 ans a disparu le matin du 7 septembre 2018, alors qu'elle se rendait à Schiltigheim (Bas-Rhin) pour visiter un appartement. Le principal suspect, Jean-Marc Reiser, nie toujours être impliqué dans cette disparition depuis son interpellation, le 17 septembre dernier. Il a été mis en examen pour "enlèvement", "séquestration" et "assassinat".
Depuis, les expertises s'enchaînent et accablent de plus en plus cet homme de 59 ans. Franceinfo fait un point sur l'avancée de l'enquête.
Des traces de sang retrouvées chez le suspect
De nombreuses traces ADN avaient été prélevées dans l'appartement de Jean-Marc Reiser, après la disparition de Sophie Le Tan en septembre dernier. Les derniers résultats ont apporté de nouveaux éléments, versés au dossier début mai. Les experts ont relevé des traces de sang appartenant à l'étudiante sur une paire de chaussures trouvée chez le suspect. Selon Le Parisien, ces marques ont été mises en évidence à neuf endroits de la chaussure droite et à trois endroits de la chaussure gauche. Comme l'indique le journal, les examens ont également révélé la présence de traces ADN de Sophie Le Tan sur le revêtement de sol du logement de Jean-Marc Reiser et sur les poignets d'une veste kaki lui appartenant.
Courant mars, le sang de la jeune femme avait déjà été retrouvé sur le manche d'une scie saisie dans la cave de Jean-Marc Reiser. Mais il s'agissait encore à l'époque d'une expertise partielle. Ces résultats viennent d'être confirmés. Pour l'avocat de la famille de la jeune fille, il n'y a plus aucun doute sur sa culpabilité.
D'autres éléments accablants
Lorsque la disparition de Sophie Le Tan a été signalée, la justice et les enquêteurs ont "acquis la conviction" que celle-ci était "très inquiétante", avait souligné la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi. Les enquêteurs étaient remontés jusqu'à Jean-Marc Reiser grâce à des analyses téléphoniques, des enquêtes de voisinage et des recherches avec un "certain nombre de chiens."
Plusieurs éléments avaient conduit à sa mise en examen le 17 septembre. Comme l'avait rappelé le directeur régional de la police judiciaire du Grand Est, Christophe Allain, Jean-Marc Reiser avait déjà tenté d'attirer deux jeunes filles "dans un piège fatal", dans le même appartement à Schiltigheim.
Le sexagénaire a déjà un casier judiciaire chargé. En 2001, il a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Besançon pour deux viols.
Jean-Marc Reiser nie toujours son implication
Le suspect nie depuis le début être impliqué dans cette disparition. Lors de sa garde à vue, il assurait n'avoir jamais vu ni connu la jeune étudiante. Lors de sa première audition par la juge d'instruction chargée de l'affaire, Eliette Roux, le 5 octobre 2018, il a changé de version. Jean-Marc Reiser a expliqué avoir rencontré Sophie Le Tan le 7 septembre, vers 9 heures. Blessée à la main, elle serait montée chez lui pour qu'il lui prodigue les premiers soins avant de repartir. "La position de Jean-Marc Reiser, c'est qu'il n'a rien à voir de près ou de loin dans la responsabilité de la disparition de Sophie Le Tan", avait déclaré à l'époque l'un de ses avocats, Pierre Giuriato.
Une version péniblement maintenue lors de sa deuxième audition, le 28 mars. Confronté, lors de cet interrogatoire qui a duré huit heures, aux traces de sang retrouvées sur la scie, le suspect aurait donné des explications confuses, selon France 3 Grand Est. Il va devoir maintenant se justifier sur les nouvelles traces identifiées sur ses affaires. "Je me pose plusieurs questions, notamment celle d'une éventuelle contamination de l'ADN", indique au Parisien son autre avocat, Francis Metzger.
Jean-Marc Reiser est incarcéré à la prison d'Elsau, à Strasbourg. Sa demande de remise en liberté a été refusée le 28 février. Les parents de Sophie Le Tan, eux, attendent toujours de connaître la vérité et de savoir où se trouve le corps de leur fille.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.