Habitat : deux millions de logements insalubres
La question des copropriétés dégradées est aujourd’hui centrale en France. Au moins deux millions de logements seraient insalubres ou précaires. Pour beaucoup de propriétaires, la situation est compliquée.
Être propriétaire n’est pas forcément une chose facile. Exemple à Saint-Etienne (Loire). Cet homme dispose d’un logement, mais il a été frappé par un arrêté d’insalubrité sur les parties communes. "On voit clairement ici que les sols sont dans un état lamentable, on peut passer à travers à tout moment", dit-il.
Mais ce n’est pas tout : fissures, problèmes d’électricité, peinture au plomb, des travaux de 300 000 euros ont été réalisés, mais n’ont pas été terminés. Or, selon la loi, en cas d’insalubrité, les loyers sont suspendus. Le propriétaire a perdu 20 000 euros et son bien est invendable. "C’est complètement un cauchemar, ça fait quatre ans que ça dure et aujourd’hui financièrement, je suis pris à la gorge", explique-t-il.
La mairie se défend
Des travaux ont d’ailleurs été discutés en Assemblée générale, ce propriétaire a payé sa part de 35 000 euros, mais rien n’y a fait puisque d’autres sont insolvables. Dans les dix mois, les travaux auraient dû être faits d’office selon la loi, mais ce ne fut pas le cas. La mairie de Saint-Etienne se dit réservée sur l’application systématique de la loi. "On n’est pas des banques, on n’a pas les moyens d’apporter cette avance de trésorerie. Une municipalité n’a pas ces moyens (…) On n’a pas cette possibilité de faire des économies à tout bout de champ et apporter un service qui pourrait être traité par l’État", tempère le conseiller municipal en charge de la prévention et de la santé, Cyril Mekdjian. La mairie appelle aujourd’hui à revoir le principe même de la loi.
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