Le Conseil national des barreaux demande la disparition des box vitrés "pas dignes d'un État démocratique comme la France"
La présidente du Conseil national des barreaux, Christiane Féral-Schuhl, a estimé lundi sur franceinfo que ces box vitrés "ramènent les droits de la défense à l'époque de l'Ancien régime".
Le nouveau palais de justice de Paris, près du quartier des Batignolles, au nord-ouest de Paris, a accueilli lundi 16 avril sa toute première audience. Les professionnels de la justice sont assez critiques concernant ce nouveau bâtiment, notamment en ce qui concerne les box vitrés derrière lesquels comparaissent les prévenus. "Nous demandons à ce que ces cages disparaissent, elles ne sont pas dignes d'un État démocratique comme la France", affirme sur franceinfo Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux.
Inadmissible au titre de la présomption d'innocence
"On est censé être en présence d'un symbole de la justice du XXIe siècle et pourtant ils ramènent les droits de la défense à l'époque de l'Ancien régime", poursuit-elle. Des cages de verre ou à barreaux dans lesquelles comparaissent les prévenus ont récemment été installées dans de nombreux tribunaux. "Pour nous, avocats, c'est inadmissible à deux titres, insiste la présidente du Conseil national des barreaux. D'abord au titre de la présomption d'innocence, le prévenu comparaît détenu avant même d'être jugé. Et au titre des droits de la défense, ces box empêchent le lien entre l'avocat et son client."
Face aux critiques, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a indiqué qu'elle cessait d'en construire, mais que faire de ceux déjà en place ? "Nous demandons à ce que ces cages disparaissent", répond Christiane Féral-Schuhl.
Lorsqu'il y a des cages de vitre nous considérons que le lien entre l'avocat et le client ne peut pas se faire. Le dialogue avec le juge ne se fait pas. On n'entend pas de la même manière.
Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreauxà franceinfo
C'est pour plus de sécurité que ces cages ont été construites, selon le gouvernement. C'est argument "n'est pas pertinent", estime Christiane Féral-Schuhl. "On voit bien que là c'est encore une mesure dictée par le budget. Finalement c'est une question aussi d'escorte. Faire une cage vitrée, on peut imaginer que c'est une manière de réduire ou de s'affranchir de mesures de sécurité." Les avocats sont conscients que dans certaines affaires sensibles, il peut être nécessaire de renforcer la sécurité et proposent "des box qui soient démontables" et que leur utilisation "soit limitée".
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