Margrethe Vestager, la justicière des impôts impayés en Europe

"Neutralité, impartialité et rigueur, voilà qui résume la base de mon action", déclarait l'actuelle femme forte de la Commission européenne en 2014, l'année de sa prise de fonctions.

"J'avais une certaine attente de ce que le monde devait être"

Fille de deux parents pasteurs dans une église luthérienne de la plus grande île danoise de Zealand, ministre à 29 ans, et surtout, première femme à occuper cette fonction au Danemark, elle rappelle que son engagement repose sur de fortes convictions personnelles : "Je suis devenu une femme politique parce que j’avais une certaine attente de ce que le monde devait être."

Sur son bureau, elle conserve une petite statue d’un doigt d’honneur offerte par un chômeur. "Je pense que c’est important pour les gens comme moi d’avoir en tête chaque jour qu’il y a des gens qui ne seront pas d’accord avec vous", explique-t-elle.

Celle qui faisait trembler les Gafa

À 46 ans, elle devient commissaire européenne à la concurrence. Sa mission est de veiller au respect du droit de l’Union, son nouveau combat consiste à empêcher en priorité l’évasion fiscale des multinationales.

En 2016, elle réclame à Apple 13 milliards d’euros pour impôts impayés. C’est la plus grosse amende jamais infligée par l’Europe. Elle avait justifié cette sanction exceptionnelle : "Cette décision envoie un message clair : les États membres ne peuvent pas offrir des avantages fiscaux injustes à des entreprises qu’ils ont choisies."

En 2017, elle commande à Google d’ "arrêter sa conduite sous 90 jours" et leur inflige une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante. Début octobre, elle condamne Amazon à rembourser 250 millions d’euros au Luxembourg.

Réputée intraitable, inflexible et fine négociatrice, elle est l’une des femmes les plus influentes d’Europe.