Prescription judiciaire : la colère d'une famille
La famille de Mohamed Abdelhadi, assassiné il y a 17 ans, est en colère : le crime est menacé de prescription. La justice a égaré la plainte déposée en 2008. Les parents ont donc saisi la Cour de cassation.
Cela fait 17 ans que la famille Abdelhadi attend que justice soit faite, que l'assassin présumé de leur frère Mohamed, disparu en 2001, soit jugé. Un homme a bien avoué le meurtre, mais il n'y aura pas de procès, car le crime est prescrit, selon la cour d'appel de Lyon (Rhône), qui a remis en liberté le meurtrier présumé : "C'est juste inacceptable, s'insurge Naouel Abdelhadi, soeur du défunt : demain, on va faire nos courses, et à côté de nous, il y aura un meurtrier (...) C'est hallucinant".
La famille Abdelhadi et le ministère public se sont pourvus en cassation
Une décision incompréhensible pour la famille, qui avait porté plainte en 2008 pour disparition inquiétante. Une enquête est lancée, des policiers travaillent sur le dossier, mais aujourd'hui, aucune trace de cette procédure. Tous les documents ont disparu. Ils auraient été égarés. Dix ans après la disparition de Mohamed en 2001, la justice considère donc qu'il y a prescription. Et peu importe si en 2016, le meurtrier a été identifié. La famille crie au scandale : "Il faut que la justice répare cette erreur", fait valoir Cherazade Abdelhadi, autre sœur de Mohamed. Ça a été une négligence de leur part, nous n'avons pas à pâtir de ces conséquences-là." La famille Abdelhadi comme le ministère public se sont pourvus en cassation. La Cour devra dire si le crime est prescrit ou si un procès pourra se tenir. Le cas échéant, une plainte pour faute lourde contre l'État sera déposée.
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