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"Quoi qu'il en coûte" et Covid-19 : un "influenceur" français accusé d'avoir détourné au moins sept millions d'euros

Paul Antony, alias PA7, est soupçonné d'escroquerie aux aides Covid depuis Dubaï aux côtés de six autres personnes. Il comparait ce lundi devant le tribunal de Paris.

Article rédigé par franceinfo - Thibault Delmarle
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme retire de l'argent à un distributeur automatique de billets. Photo d'illustration. (NICOLAS VALLAURI/LA PROVENCE/MAXPPP)

Sur les réseaux sociaux, il exposait une vie de strass et de paillettes et n'hésitait pas à partager sa technique, qui semblait simple. En pleine crise du Covid-19, un jeune homme de 24 ans est accusé d'avoir détourné au moins sept millions d'euros du fonds de solidarité pour les entreprises instauré par les autorités françaises. Paul Antony, alias "PA7", est également soupçonné d'en avoir fait profiter ses abonnés. 

Il aurait ainsi falsifié par dizaines des formulaires de demandes d'indémnisation. Alors que le gouvernement avait lancé le "Quoi qu'il en coûte" afin de maintenir à flot l'économie française lors de la première vague en mars 2020, les enquêteurs accusent ainsi l'influenceur d'avoir créé de fausses entreprises et réclamé des aides sur le site des impôts, selon un chiffre d'affaire gonflé et fantaisiste basé sur l'année précédente.

Une "commission" sur chaque (faux) dossier

D'après les investigations, l'Etat verse alors sans plus de vérification des compensations à ces entreprises dont l'activité était soit-disant impactée par la crise. Ce qui permet à PA7 de toucher plusieurs millions d'euros. Il partage alors le "bon tuyau" à ses quelques 60 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Ainsi, sur la messagerie WhatsApp, il écrit : "J'ai un plan la famille c'est une dinguerie, réservé que pour l'élite de ma clientèle !!!! jusqu'à 300 000 euros en 27j."

L'enquête menée par des enquêteurs de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) révèle que 657 personnes ont reçu des versements de plusieurs milliers d'euros chacun de la part de l'Etat. L'accusation reproche aussi à "PA7" d'avoir une pris une commission de 30 à 50% sur chacun des versements, ce qui lui a permis d'aller s'installer à Dubaï, où il a été arrêté et expulser vers la France fin août 2021 pour être jugé.

C'est un banal contrôle du fisc chez un jeune livreur - qui avait alors touché 16 000 euros du fonds de solidarité - qui a permis la découverte de cette gigantesque escroquerie. En février 2021, le ministère de l'Économie indiquait avoir identifié 300 000 dossiers "possiblement frauduleux" parmi les demandes d'aides déposées par les entreprises, précisant que des contrôles "systématiques" seront effectués dans les entreprises recevant une aide de 30 000 euros ou plus. Le Trésor public a déjà réclamé les trop-perçus aux demandeurs frauduleux.

L'"influenceur" comparait, dès ce lundi 13 juin, avec six autres personnes, durant quatre jours devant le Tribunal correctionnel de Paris. Il risque jusqu'à dix ans de prison.

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