: Vidéo Dupond-Moretti et la magistrature : "Complément d'enquête" revient sur une fronde inédite
Il a finalement troqué sa robe d'avocat contre un costume de ministre... mais Eric Dupond-Moretti peut-il faire face à la fronde des magistrats, qui l'accusent de conflit d'intérêts ? Cet extrait d'un portrait à revoir le 20 janvier 2022 dans "Complément d'enquête" revient sur les raisons d'un désamour déjà ancien.
Avec son art de casser les codes, le garde des Sceaux a déclenché un vent de colère inédit. Le 20 janvier 2022, un portrait d'Eric Dupond-Moretti, à revoir dans "Complément d'enquête", explore ses relations compliquées (de longue date) avec les magistrats.
Dès sa nomination, en juillet 2020, le ministre surprise du remaniement est entré en conflit ouvert avec sa propre administration. Peu coutumière des manifestations, la profession est descendue dans la rue en septembre, exprimant ses griefs contre son ministre de tutelle devant les tribunaux de plusieurs villes de France. Les motions de défiance contre lui s'accumulent : une centaine dans toute la France.
"L'impression qu'il utilise sa fonction de garde des Sceaux pour régler des comptes"
En cause, résume une magistrate, "l'impression qu'il utilise sa fonction de garde des Sceaux pour régler des comptes, ses comptes, avec certains magistrats". L'ex-ténor du barreau est accusé de conflit d'intérêts depuis l'ouverture d'une enquête administrative visant des magistrats du Parquet national financier.
En ciblant les juges, Eric Dupond-Moretti réveille ses vieux démons. A Lyon, les journalistes de "Complément d'enquête" ont rencontré un magistrat qui le connaît bien. Luc Frémiot, ancien procureur de la République à Douai, a été son principal adversaire pendant des années. Face à lui, l'avocat aux 145 acquittements n'en a pas obtenu un seul.
"Force d'inertie", "corporatisme"... une conférence de presse met le feu aux poudres
Dans cet extrait, Luc Frémiot se souvient de ses attaques à répétition contre les magistrats. Eric Dupond-Moretti les accuse de "consanguinité" avec les avocats généraux, issus eux aussi de l'Ecole nationale de la magistrature. Aussi, quand le nouveau ministre de la Justice dévoile son choix, pour diriger l'ENM, d'une avocate pénaliste, Me Nathalie Roret, l'annonce est interprétée comme une provocation.
Surtout, lors de la même conférence de presse, le 21 septembre 2020, le nouveau garde des Sceaux s'est lancé dans un réquisitoire contre sa propre administration. Il y a fustigé "la force d'inertie de certains", "les dérives d'une culture de l'entre-soi", le "corporatisme", ou encore des "traditions surannées"... Le début d'une déclaration de guerre ? Interrogé par "Complément d'enquête", Eric Dupond-Moretti assume sa volonté de "bouger un peu" la magistrature.
Extrait de "Dupond-Moretti : le coup d’éclat permanent", un document à revoir dans "Complément d'enquête" le 20 janvier 2022.
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