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Coronavirus : "On va avoir une année extrêmement difficile pour la fréquentation de la France par les Chinois", explique un voyagiste

"La France c'est la première destination européenne des touristes chinois", explique Jean-Pierre Mas, président des entreprises du voyage.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des visiteurs chinois et asiatiques au musée du Louvre à Paris avec un masque, le 27 janvier 2020 (photo d'illustration). (SADAK SOUICI / LE PICTORIUM / MAXPPP)

"Le manque à gagner serait réel si ces dispositions devaient durer plus longtemps", a expliqué mardi 28 janvier sur franceinfo, Jean-Pierre Mas, président des entreprises du voyage, alors que la Chine a recommandé à ses ressortissants de reporter leurs voyages à l'étranger, à cause de l'épidémie de coronavirus. "Il y avait en 2018, 2 200 000 Chinois qui sont venus en France, en 2019 le chiffre devrait être autour de 2,4 millions. Ils consomment plus de 4 milliards d'euros pendant leur séjour en France", a poursuivi Jean-Pierre Mas. "On va avoir une année extrêmement difficile pour la fréquentation de la France par les Chinois", a-t-il admis.

Franceinfo : Quelle est la place de la France dans le tourisme chinois ?

Jean-Pierre Mas : La France c'est la première destination européenne des touristes chinois. Les Chinois sont les premiers visiteurs non-européens de la France devant les Américains. Ça compte énormément et c'est en très forte croissance. Il y avait en 2018, 2 200 000 Chinois qui sont venus en France. En 2019, le chiffre devrait être autour de 2,4 millions. Ils consomment plus de 4 milliards d'euros pendant leur séjour en France et cette consommation représente 7% de la consommation touristique globale en France.

Quand on entend parler d'interdiction de voyages en groupe. Le manque à gagner sera réel ?

Le manque à gagner serait réel si ces dispositions devaient durer plus longtemps. Les mois de janvier et février représentent la basse saison et la très basse saison. La fréquentation touristique des Chinois en France se fait surtout à partir du mois de mai jusqu'au mois de septembre. Si ça devait durer plus de trois mois, cela aurait des conséquences extrêmement fortes sur plusieurs secteurs. Le premier c'est l'hôtellerie, ensuite les grands magasins et les boutiques de luxe dont les Chinois sont extrêmement friands.

Quoi qu'il en soit, il risque d'y avoir une vague d'annulations de séjours en France ?

Le risque c'est celui-là, qu'il n'y ait pas de voyages actuellement et qu'on ait une vague d'annulations. La prise de décision de venir en France ne s'effectuera pas pendant la crise, elle se fera après et comme on prépare un voyage, trois, quatre et six mois en avance, on va avoir une année extrêmement difficile pour la fréquentation de la France par les Chinois.

On parle de voyages en groupes, qu'en est-il des voyages individuels ? Cela reste marginal ?

Ce n'est pas marginal. Il y a beaucoup de voyages individuels même si les groupes représentent la majorité. Beaucoup de Chinois font l'Europe en quinze jours, dont trois à quatre en France, essentiellement à Paris. Les jeunes Chinois qui sont très mobiles, qui sont très digitaux, reviennent en France quand ils ont un pouvoir d'achat qui le leur permet. Ils sont plus à la recherche d'expériences de voyages en province et de découverte du pays. C'est quand même en proportion beaucoup moins important que les voyages de groupe. Dans l'autre sens, il y a 500 000 Français qui vont en Chine tous les ans.

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