Couvre-feu : "Nous sommes à bout, nous n'en pouvons plus", déclare le président du Groupement national des indépendants
Pour Didier Chenet, le couvre-feu en Île-de-France et dans huit métropoles annoncé par Emmanuel Macron est "une mesure de fermeture de nos établissements qui ne veut pas dire son nom".
"Nous sommes à bout, nous n'en pouvons plus", a lâché, mercredi 14 octobre sur franceinfo, Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants, hôtellerie et restauration (GNI), après l'instauration du couvre-feu par Emmanuel Macron, dans huit métropoles et en Île-de-France à partir de samedi, pour lutter contre la propagation du Covid-19.
"Je veux bien comprendre le fait qu'il y ait une mesure d'ordre sanitaire. Mais cette mesure est prise pour dissuader un certain nombre de personnes qui ne respectent pas les précautions sanitaires, je ne parle pas bien sûr de nos établissements, et c'est nous qui en faisons les frais", a-t-il fustigé.
"C'est un non-sens économique"
"C'est une mesure de fermeture de nos établissements qui ne veut pas dire son nom mais c'est ce qui va se passer. À partir du moment où à 21h on ne peut plus circuler, ça veut dire que ne pouvez pas exploiter les restaurants", a déploré Didier Chenet. "Comment fait-on avec notre personnel qui doit être à 21h chez lui ? Comment fait-on avec nos clients ? On les met dehors à quelle heure ?", s'est-il interrogé. Pour Didier Chenet, cette mesure de couvre-feu : "Ça veut dire pour certains un service à midi, et pour d'autres, c'est la fermeture totale de leur établissement."
Quand vous fermez un restaurant, vous fermez un hôtel. Tout est lié dans cette affaire. Par conséquent, on se retrouve avec une activité à zéro dans ces métropoles pour nos restaurants, bars, brasseries et hôtels.
Didier Chenet, président du GNIà franceinfo
"Nous subissons des pertes d'exploitations qui sont dues aux fermetures successives et au protocole sanitaire que nous appliquons. Ce n'est pas avec des prêts que nous allons rembourser et éponger ces pertes, c'est un non-sens économique", a-t-il regretté.
Des aides insuffisantes
Selon le président du groupement national des indépendants, hôtellerie et restauration, les aides apportées par le gouvernement depuis le début ne suffisent pas à couvrir les pertes des établissements de la restauration, "le compte n'y est pas. On nous dit que le chômage partiel est remboursé à 100% mais c'est faux car pendant que le personnel est en chômage partiel il accumule des droits aux congés payés, c'est la loi. Ça représente 10% de la masse salariale. Qui va s'en occuper, qui va payer ?", a-t-il lancé.
Nous ne sommes pas des mendiants, nous voulons travailler mais puisqu'on nous empêche de travailler, il faudrait que celui qui est le fautif assume ses responsabilités. Le fautif, c'est le gouvernement qui a pris ces décisions.
Didier Chenet, président du GNIà franceinfo
"Pour ce qui concerne notre secteur, particulièrement l'hôtellerie nous considérons que l'année 2021 est quasiment perdue parce que le temps que reviennent les touristes, notamment les touristes étrangers ça demandera énormément de temps", déplore le président du GNI. Pour lui, "il y a plus de 10 000 entreprises qui sont concernées par une faillite potentielle et ce sont plus de 200 000 emplois qui sont en jeu". Concernant les huit métropoles et l'Île-de-France où le couvre-feu est instauré, Didier Chenet indique "que cela représente 80% de l'activité du chiffre d'affaires de l'activité des hôtels, cafés, bars, brasseries et restaurants".
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