Le taureau de Camargue, roi des arènes

C'est un dieu vivant. Avec le cheval, le taureau est l'icône de la Camargue. À sa naissance, il reçoit en offrande l'espace et la liberté. "C'est le seul animal au monde à qui on demande de faire une carrière, sans aucun dressage et sans aucune contrainte", explique un homme. Dès son plus jeune âge, on le conduit en grande pompe aux arènes où on le célèbre comme un roi. Certains ont même leur statue. Car ils ont maintes fois défendu leur cocarde, faite de glands et ficelles accrochés sur leurs têtes. Des attributs que des jeunes trompe-la-mort, les raseteurs, tentent de ravir. "C'est un peu comme les gladiateurs au temps des Romains", décrit un jeune homme.

Pas de mise à mort en Camargue

En Camargue, les femmes s'apprêtent pour leur confrontation. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône), la course camarguaise est une institution. Cette année, 52 jeunes étalons ont mené la danse sur la piste sur les airs de Carmen. "Nous ce qu'on aime, c'est de voir nos taureaux faire plaisir au public dans les arènes", explique une spectatrice. Dans la course camarguaise, la mise à mort n'existe pas et chaque cocardier revient dormir le soir dans ses pâturages. En Camargue, plus de 6 000 taureaux sauvages participent au maintien du paysage et de la biodiversité.