Les bars et restaurants restent fermés : "On s'y attendait", concède le président du GNI, pour qui "le président a fixé un cap"
Le chef de l'Etat a laissé entendre que les restaurants pourront rouvrir le 20 janvier, "si le nombre de contaminations demeure en dessous de 5 000 cas par jour". Didier Chenet salue le "cap" fixé par Emmanuel Macron.
"On s'y attendait. Ce qui est important, c'est que le président, cette fois-ci, a fixé un cap, on a une date" de réouverture, a indiqué mardi 24 novembre sur franceinfo Didier Chenet, président du groupement national des indépendants, hôtellerie et restauration (GNI), après l'allocution d'Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat a salué "une lente décrue" de l'épidémie de Covid-19 et a laissé entendre que les restaurants pourront rouvrir le 20 janvier, "si le nombre de contaminations demeure en dessous de 5 000 cas par jour". Didier Chenet se félicite de l'annonce par le président de "l'indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d'affaires valable pour tous les restaurants, quelle que soit la taille, ce qui est très important et faisait partie de notre demande".
franceinfo : Pas de réouverture des restaurants avant deux mois. Vous vous attendiez à devoir attendre aussi longtemps ?
Didier Chenet : Oui, très honnêtement. On s'y attendait. Ce qui est important, c'est que le président, cette fois-ci, a fixé un cap, on a une date et pour les restaurateurs, il a dit quelles allaient être les aides, et notamment l'indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d'affaires qui sera valable pour tous les restaurants, quelle que soit la taille des restaurants, ce qui est très important et faisait partie de notre demande. Maintenant, il reste deux secteurs de notre branche hôtels, cafés, restaurants pour lesquels nous n'avons pas eu de réponse. Je veux parler des hôtels et des traiteurs. Ils ne sont pas fermés administrativement, mais c'est tout comme.
"Lorsque vous avez des restaurants qui sont fermés, vous ne pouvez pas faire fonctionner un hôtel et la grande majorité des hôtels sont hôtels-restaurants. Par conséquent, ils sont les victimes collatérales de ces fermetures administratives."
Didier Chenetà franceinfo
Nous sommes en train de négocier les mêmes aides pour eux. Et je ne vous cache pas qu'avec Bercy, nous avons eu l'écoute et je pense que le Premier ministre, jeudi matin, pourra annoncer des mesures d'aide pour les hôteliers et les traiteurs.
Cette réouverture au 20 janvier, des restaurants, des bars, elle dépendra des chiffres de la pandémie. Alors ce soir, vous en appelez aussi à la responsabilité de tous les Français s'ils veulent retourner au restaurant, il va aussi falloir faire attention pendant les fêtes ?
Absolument. Nous faisons un sacrifice énorme, nous, les hôteliers, cafetiers, restaurateurs, d'attendre le 20 janvier, et je demande à tous les Français de participer à cet effort et de faire en sorte que nous puissions aussi rouvrir. Je ne vais pas discuter sur le fait que le virus se propage plus vite ou pas chez nous ce n'est plus la discussion, la discussion c'est de savoir comment on fait. Et en tout état de cause, nous partons de cette idée qu'il vaut mieux, même si c'est extrêmement douloureux, que nous attendions en janvier plutôt que de faire une ouverture précipitée au 15 décembre pour une fermeture au 31 décembre qui se passerait très mal. Cette politique de stop and go que nous vivons depuis plusieurs mois est extrêmement mal vécue et extrêmement nocive pour gérer nos établissements et même pour nos salariés.
Est-ce que même au 20 janvier, certains restaurants ne pourront pas rouvrir parce que pour eux, ce sera trop tard ?
Oui, malheureusement, et c'est peut-être le plus grand regret que nous pourrions avoir aujourd'hui, c'est que ces aides arrivent pour certains trop tard. Malheureusement, elles n'empêcheront pas les dépôts de bilan d'un certain nombre de nos professionnels. Je le dis, c'est vrai que ça fait des mois et des mois que nous parlons de cette situation. Je dirais que ce soir, on s'approche pour les restaurateurs du zéro recette, zéro charges, dont on avait parlé le président de la République. On n'y est pas encore. Et pour certains, ce sera trop tard malheureusement.
Les stations de ski ne rouvriront pas pour les vacances de Noël. Là aussi, pour tous ces hôteliers qui s'y préparaient dans les stations de ski, forcément, c'est un coup dur ?
C'est un coup dur. Je dois vous dire que pour avoir participé lundi à la réunion avec le Premier ministre sur la situation de la montagne, je ne suis pas très surpris de la décision du président de la République. Même si, évidemment, je vous le redis, c'est un crève-cœur, un crève-cœur pour tous. Est-ce que c'est le prix à payer pour qu'on puisse avoir une saison de février ? Alors maintenant, plaçons-nous dans la reprise. Plaçons-nous avec le maximum d'optimisme pour que pour les vacances de février, les stations de montagne puissent rouvrir en toute tranquillité.
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