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Reportage "Sans eux, nous ne pouvons pas ouvrir" : face à la pénurie de saisonniers, le parc d'attractions de Nigloland investit massivement pour attirer les candidats

Le parc d'attractions, près de Troyes, dans l'Aube, a investi deux millions d'euros pour construire des logements destinés aux saisonniers. Un investissement à la hauteur des besoins, selon la direction.
Article rédigé par franceinfo, Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
le parc d'attraction de Nigloland a investi 2 millions d'euros dans la construction de logements destinés aux saisonniers (JEROME BRULEY / MAXPPP)

Douze studios neufs, et autant encore en construction. Dans l'Aube, à une cinquantaine de kilomètres de Troyes, le parc d'attraction de Nigloland a investi deux millions d'euros dans la construction de logements destinés aux saisonniers. Objectif : les attirer et les faire revenir les années suivantes. Un investissement important alors que s'ouvre ce jeudi 16 mars à Paris, le Salon Mondial du Tourisme. Un grand rendez vous des professionnels du secteur qui font face à un défi de taille, celui de trouver suffisamment de saisonniers en vue de la saison touristique.

 

Dans ce secteur, 70 000 emplois ne sont pas pourvus actuellement, dans celui de l'hôtellerie et de la restauration ce 270 000 postes qui n'ont pas encore trouvés preneur. Beaucoup d'employeurs ont pris des mesures fortes afin de se rendre plus attractifs aux yeux des salariés.

C'est le cas de Niglogland, car si l'accueil des visiteurs est le cœur de métier du directeur, Rodolphe Gélis, son nouveau défi, depuis quelques mois, c'est de choyer les saisonniers. "Si on veut faire grandir notre entreprise, il faut faire grandir le staff" analyse Rodolphe Gélis, "il faut qu'on soit plus attractif, qu'on puisse les loger dans les meilleures conditions possibles pour qu'ils aient aussi envie de revenir". La direction est aux petits soins pour ces saisonniers qui se font de plus en plus rares.

"Au lieu de choisir les CV, ce sont les CV qui nous choisissent. On doit se remettre en question sur le bien être des salariés, sur le lieu de vie. Et ce n'est pas plus mal"

Rodolphe Gélis, directeur du parc d'attraction de Nigloland

à franceinfo

Pour le directeur c'est notamment une des conséquences du Covid, "qui a changé beaucoup de choses dans plein de secteurs : les parcs d'attractions, l'hôtellerie, la restauration. Beaucoup de personnes ont quitté ces secteurs. Nous sommes désormais dans un moment où il y a une compétition entre Nigloland et des restaurants, des hôtels autour, des campings".

Salaires revalorisés et contrats adaptés

Alors en plus du volet logement, la direction du parc vient de mettre en place plusieurs mesures : indemnités kilométriques étendues aux saisonniers, une prime de non-absence injustifiée de 100 euros mensuels et une augmentation du salaire des saisonniers d'un euro de l'heure. "Nous n'avons pas le choix, parce que sans eux, nous ne pouvons pas ouvrir" justifie le directeur.

Il faut aussi s'adapter à la durée des contrats souhaitée par les saisonniers. "Ça fait partie des difficultés des recruteurs en ce moment", explique Alexandra Bierry, la directrice des ressources humaines du parc, "avant, on prenait généralement des gens qui étaient disponibles toute la saison, d'avril à novembre. Maintenant, ils nous arrivent pour prendre pour les vacances scolaires, seulement pour un jour ou un mois. Donc on s'adapte beaucoup plus au planning de la vie personnelle et de la vie professionnelle." Une stratégie qui fonctionne puisque beaucoup de saisonniers recrutés l'an dernier reviendront travailler au parc cette année.

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