Trois décibels en moins dans les discothèques : pour les professionnels, l’ambiance ne sera plus à la fête
Pour protéger l'audition du public, la nouvelle réglementation demande aux discothèques et festivals de baisser la musique de trois décibels. Une mesure qui fait débat dans la profession.
Après la distribution de bouchons d'oreilles et les messages de sensibilisation aux risques de l'écoute prolongée de la musique à un niveau élevé, les discothèques, salles de concert et festivals vont devoir baisser le son. Jusqu'à maintenant, le niveau sonore maximum était fixé à 105 décibels. Il est désormais abaissé à 102 décibels, nouveau seuil fixé par un décret publié mercredi 9 août au Journal officiel. Trois décibels qui inquiètent beaucoup les professionnels.
Des normes de plus en plus contraignantes
Kamal Diarra est président et directeur artistique du Garden Club, à Saint-Denis, en région parisienne. Son établissement peut accueillir 200 personnes. Pour lui, ce nouveau décrêts est synonyme de nouvelles de nouvelles dépenses. "On me demande d'installer un sas pour que les gens puissent entrer, une zone de décompression et un espace fumeur", détaille-t-il. Des "aménagement contraignants" par rapport à la superficie dont il dispose, explique le patron de la discothèque, qui demande un peu de temps pour cette mise aux normes.
Mais le plus dur, ce sera d'abaisser le niveau sonore en salle de 105 à 102 décibels. Une mesure difficilement applicable, selon lui : "Quand on vient dans ce genre d'établissement, c'est pour y chercher la fête et pouvoir s'amuser", iniste Kamal Diarra, qui craint qu'avec cette baisse du son, le public ne s'y retrouve plus trop. Les professionnels devront aussi investir dans un appareil qui enregistre le niveau sonore et tenir ces données à disposition en cas de contrôle. Des coûts supplémentaires après les différentes mises aux normes de ces dernières années.
Des établissements menacés de fermeture, selon le syndicat national des discothèques
Sur franceinfo vendredi, Patrick Malvaès, président du syndicat national des discothèques et lieux de loisirs, craint que certains établissements n'arrivent pas à suivre et doivent "mettre la clé sous la porte". Selon lui, ces dernières restrictions menaceraient 500 discothèques en France alors que leur nombre a déjà fortement diminué ces dernières années : "De 4 000 boites de nuit, on est passé à un peu plus de 1 500, soit deux tiers de moins".
Dans une discothèque, "on ne reste pas soumis à un bruit intensif pendant plusieurs heures", veut rassurer le président du syndicat national des discothèques et lieux de loisirs, qui dénonce "une mesure excessive". Reste que sanctions encourues en cas d'infraction sont élevées. D'une amende de 1 500 euros (le double en cas de récidive), elles peuvent aller jusqu'à la fermeture de la boite de nuit si le préfet le demande.
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