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Vacances d'été 2022 : "On a beaucoup moins de diplômés Bafa que d'habitude", s'inquiètent les professionnels des colonies de vacances

La pénurie de main d'oeuvre touche aussi le secteur de l'animation. Alors que les colonies de vacances démarrent, certains centres de séjour sont encore à la recherche d'animateurs diplômés du Bafa.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Caroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des enfants en colonies de vacances à Thionville (Moselle). Photo d'illustration. (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

En ce moment, il faut multiplier les coups de fils et les annonces pour trouver des jeunes motivés et diplômés du Bafa, le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur, explique Léna Guillaumé, directrice d'un centre de séjour près d'Angers, dans le Maine-et-Loire. 

"Il me manque du monde. Les colonies de vacances commencent dès le 11 juillet et il me manque encore du monde. Il y a des séjours qui peuvent être annulés, soit par manque de directeur, soit par manque d'animateurs. Ça s'est déjà vu", précise-t-elle. Et pour éviter ces annulations, elle espère donc trouver des candidats au dernier moment. Mais, problème, le Covid est venu enrayer la machine: "Il y a eu beaucoup de formations Bafa qui ont été annulées ou repoussées. On a donc beaucoup moins de diplômés Bafa que d'habitude sur le marché."

>> Colonies de vacances : "Il manque environ 16% de nos animateurs, soit une centaine de personnes", s'inquiète l'UFCV


Si les stages théoriques et pratiques ont repris depuis avec la levée des restrictions sanitaires, selon Yannick Marchand, directeur d'un centre de formation, le problème est aussi la faible rémunération et les conditions de travail des animateurs. "Nos journées commencent généralement dès 7h du matin, on n'est jamais couché avant 23h-minuit. Donc, ça fait des journées très longues et un animateur est payé minimum 25 euros la journée, 70 euros maximum, mais c'est très rare."

De l'argent de poche, mais une carrière

Une précarité dont a bien conscience Ted, un étudiant de 21 ans : "Quand on voit Bafa, on pense directement à argent de poche. On ne se dit pas qu'avec un Bafa, on va établir un projet pour notre avenir, mais c'est vraiment bien", souligne-t-il.

Un avis partagé par Céleste pour qui, avoir un job pendant les vacances, même s'il n'est pas bien payé, reste une expérience : "Quand on est dans les études, c'est pas forcément facile de trouver un boulot parce qu'on travaille toute la semaine. Moi, je fais beaucoup de sport, et j'ai des activités le week-end aussi. Je n'ai pas le temps d'avoir un boulot pendant l'année. Donc, travailler pendant les vacances, ça peut être le truc en plus. Si je peux être payé, pour pouvoir payer l'essence de la voiture, des activités et des vacances à côté, c'est forcément en plus", assure la jeune femme.

David, lui non plus, ne se "projette pas" dans une carrière : "Je passe du bon temps. Et je trouve que les enfants aussi, qu'on leur apporte des choses, ils nous le rendent au centuple". Comme lui, la plupart des jeunes formés à l'animation n'envisage pas d'en faire une carrière. Le problème de recrutement risque donc de se poser à chaque vacances scolaires.

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