: Vidéo Avoir l'impression de voyager au Mexique tout en restant en France, c'est possible
Pas besoin de traverser l'océan pour en prendre plein la vue. Bienvenue aux salins de Camargue dans les Bouches-du-Rhône.
Une eau rose bonbon à perte de vue... Malgré leur ressemblance avec les fameuses lagunes Las Coloradas, au Mexique, ces étendues d'eau à la couleur éclatante se trouvent dans le sud de la France. Ce sont les salins de Camargue, de gigantesques exploitations de sel situées au milieu d'une vaste zone humide.
Ils doivent leur couleur à une algue : la dunaliella salina. Pour résister à ce milieu très salé, elle produit une forte concentration de bêta-carotène, un pigment aussi présent dans la carotte. Cette algue qui colore les bassins est ensuite mangée par l'artemia salina, une minuscule crevette à son tour mangée par les flamants roses, leur donnant leur couleur éponyme. Bien qu'ils servent de garde-manger à ces oiseaux, ces exploitations de sel ont longtemps été un frein au développement d'autres espèces. En puisant de l'eau de mer en grande quantité et en modifiant les flux hydriques, cette industrie a augmenté la salinité de certaines zones et perturbé certains écosystèmes.
Des actions pour renaturaliser les bassins
Mais aujourd'hui, cette nature renaît peu à peu. Entre 2008 et 2012, le Conservatoire du littoral a racheté 65 kilomètres carrés de terres à la Compagnie des Salins, soit l'équivalent de plus de 9000 terrains de football. Progressivement et en collaboration avec des acteurs locaux et des ONG, cet établissement public a entrepris des actions pour renaturaliser ces bassins : d'importants travaux hydrauliques ont été réalisés afin de rétablir les connexions entre les étangs, la mer et les sous-bassins, des zones naturelles ont été restaurées et des îlots artificiels ont été aménagés pour favoriser la reproduction de plusieurs espèces d'oiseaux.
Un retour de la faune et de la flore
Douze ans après le début du plan de rachat, les suivis montrent que la faune et la flore reviennent à grand pas. Certains secteurs ont été recolonisés par des sansouïres, écosystème typique de la Camargue constitué de plantes halophiles comme la salicorne. Également de retour : plusieurs espèces d'oiseaux comme les gravelots, les avocettes élégantes, les bergeronnettes printanières...
Au total, 540 espèces végétales ont été inventoriées sur le site ainsi que 287 espèces d'oiseaux, dont 17 menacées à l'échelle nationale ou internationale. Ce plan de conservation a permis de restaurer une partie de l'écosystème unique camarguais. Mesurant au total 1500 kilomètres carrés, la Camargue est la 1ère zone humide de France et le second plus grand delta de la Méditerranée après celui du Nil.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.