CrÚches : la députée socialiste Isabelle Santiago dénonce des pratiques "à vomir" et appelle à "sécuriser" les métiers du soin
"Il y a 20 ans, en 2004, on a ouvert [les crĂšches] au secteur privĂ© et on a la situation d'aujourd'hui", une situation "scandaleuse", dĂ©plore mardi 17 septembre sur franceinfo Isabelle Santiago, dĂ©putĂ©e socialiste du Val-de-Marne, rapporteure de la mission flash sur les "manquements des politiques de protection de lâenfance", aprĂšs les rĂ©vĂ©lations du livre du journaliste Victor Castanet, Les Ogres, qui sort mercredi. Lâauteur des Fossoyeurs, enquĂȘte qui avait rĂ©vĂ©lĂ© en 2022 des cas de malversation et de maltraitances chez le gĂ©ant des Ehpad privĂ©s Orpea, rĂ©vĂšle cette fois la "voracitĂ©" de certains groupes de crĂšches privĂ©es, dont le groupe People & Baby.
"L'ogre s'est quand mĂȘme gavĂ© sur la bĂȘte, l'argent public", estime Isabelle Santiago, pour qui "l'ensemble du sujet pose la problĂ©matique du rapport du privĂ© sur des buts non-lucratifs". Selon la dĂ©putĂ©e socialiste, cela "amĂšne du low-cost en matiĂšre de petite enfance" avec une gestion Ă bas coĂ»t, et des pratiques "Ă vomir", comme "baisser le nombre de repas dans une crĂšche", ou "la qualitĂ© et le nombre de couches Ă changer pour des enfants", "alors que la prioritĂ© doit ĂȘtre Ă©videmment sur l'enfance".
"Tous les mĂ©tiers du soin doivent ĂȘtre une prioritĂ© absolue"
Isabelle Santiago appelle Ă "sĂ©curiser" tous les sujets en lien avec le soin, et notamment le soin "des personnes les plus vulnĂ©rables". "Tous les mĂ©tiers du soin doivent ĂȘtre une prioritĂ© absolue", insiste-t-elle, pointant du doigt les dĂ©faillances de recrutement qui touchent notamment les Ă©tablissements publics. Selon elle, non seulement "il y a une pĂ©nurie pour les recrutements des personnels de la petite enfance" mais aussi une nĂ©cessitĂ© Ă mieux former le personnel. "Il nous faut des gens compĂ©tents sur les besoins fondamentaux d'un enfant pour bien grandir", poursuit-elle, estimant quâun "C.A.P. qui est fait en ligne avec trĂšs peu de stages" et une mise en responsabilitĂ© immĂ©diate dans une crĂšche, "c'est impensable".
InterrogĂ©e sur lâinaction des pouvoirs publics, Isabelle Santiago dĂ©nonce lâabsence de vĂ©ritable politique de lâenfance en sept ans de prĂ©sidence dâEmmanuel Macron. Alors que Victor Castanet Ă©voque un "pacte de non-agression" conclu entre l'ancienne ministre des Familles Aurore BergĂ© et le lobby des crĂšches privĂ©es, Isabelle Santiago sâinterroge sur la tĂąche qui lui a Ă©tĂ© confiĂ©e de mener Ă bien une âmission flashâ et non une commission dâenquĂȘte. "La commission d'enquĂȘte avait Ă©tĂ© repoussĂ©e. Ils n'en voulaient pas. J'aimerais savoir qui, en fait, pouvait avoir intĂ©rĂȘt Ă ce que cette commission d'enquĂȘte ne parte pas tout de suite alors qu'elle aurait dĂ»", conclut la socialiste, exigeant des rĂ©ponses des autoritĂ©s.
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