: Info franceinfo Des salariés du sous-traitant GM&S affirment avoir piégé leur usine de la Creuse avec des bonbonnes de gaz et détruisent du matériel
Leur usine de La Souterraine (Creuse) menacée de liquidation, ils souhaitent faire pression sur les principaux clients du site et redoutent "un enterrement de première classe".
Des salariés du sous-traitant automobile GM&S de la Souterraine, dans la Creuse, ont affirmé avoir installé des bonbonnes de gaz sur le site, jeudi 11 mai dans la matinée, selon une information de franceinfo. Le site est menacé de liquidation et ils souhaitent faire pression sur les deux principaux clients du site, PSA et Renault.
Des ouvriers ont détruit deux machines et ont également découpé au chalumeau une presse en métal qui sert à fabriquer des pièces automobiles, révèle France Bleu Creuse. "Ça fait mal au cœur, mais on n'a plus le choix pour faire pression, si on ne veut pas disparaître comme ça !", explique un salarié. Un poste à soudure avec écran tactile a ensuite été écrasé sur le parking.
"On a piégé l'usine", a annoncé à franceinfo le délégué CGT Vincent Labrousse, tout en précisant être "toujours ouvert à la discussion. On ne voulait pas en arriver là, mais on ne nous laisse pas le choix : la moyenne d'âge est de 49 ans, qu'est-ce qu'on va faire ? On a des familles !"
Après des mois d'incertitude et de lutte, une bonne partie de 277 ouvriers de GM&S Industry se sont rassemblés jeudi dans leur usine. Ils disent vouloir l'occuper jour et nuit jusqu'à obtenir des réponses de la part des constructeurs automobiles. Cette usine produit des pièces auto pour PSA et Renault, des constructeurs qu'ils accusent d'avoir organisé leur perte.
#Creuse #Automobile ouvriers GM&S annoncent avoir piégé leur #usine pic.twitter.com/UgmZzTcpTZ
— France Bleu Creuse (@FBCreuse) 11 mai 2017
"C'est triste à dire, mais on en est là"
"Ce qu'on veut, ce sont des réunions sérieuses, a précisé Vincent Labrousse, avec des gens sérieux autour de la table. Et, pour avoir ça, on n'a pas d'autre choix que d'occuper l'usine. On continue à livrer un certain nombre de productions, mais derrière, on occupe l'usine. Puisqu'il veulent nous liquider, on ne va pas laisser l'usine en l'état. C'est triste à dire, mais on en est là."
"On avait demandé un comité d'entreprise jeudi matin, qui nous a été refusé, regrette le délégué CGT. L'information que l'on a, c'est que le préfet de la Creuse va organiser une réunion avec les constructeurs, le ban et l'arrière-ban... On se demande si ce n'est pas un enterrement de première classe"
Jusqu'au 23 mai pour trouver un repreneur
"On a prévu la semaine prochaine un appel à la population pour expliquer notre situation, et s'il le faut, on est aussi en train de prévoir une montée sur Paris, pour à la fois sensibiliser le nouveau président de la République, et pour que les constructeurs [PSA et Renault] nous redonnent des choses sérieuses."
GM&S, placé en redressement judiciaire en décembre 2016, a jusqu'au 23 mai pour trouver un repreneur. Mercredi, les représentants des 279 salariés ont déploré, dans un communiqué de l'intersyndicale "l'échec des négociations".
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