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Hausse du point d'indice dans la fonction publique : "Cette augmentation est raisonnable", juge Philippe Laurent, vice-président de l’AMF

"Cette augmentation ne peut pas être jugée ou estimée tant qu'on n'a pas un travail de fond sur les relations financières entre l'Etat et les collectivités territoriales", alerte Philippe Laurent.
Article rédigé par franceinfo
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Le point d'indice des fonctionnaires va être revalorisé de 1,5% au 1er juillet. Image d'illustration. (SYLVIE CAMBON / MAXPPP)

"Cette augmentation est raisonnable", a affirmé lundi 12 juin sur franceinfo Philippe Laurent, maire de Sceaux, vice-président de l’Association des maires de France (AMF), alors que Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, a annoncé que le point d'indice de la fonction publique allait être revalorisé de 1,5% au 1er juillet prochain.

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"Nous connaissons bien nos agents et nous savons qu'ils ont beaucoup de difficultés pour un grand nombre d'entre eux à boucler les fins de mois", reconnaît Philippe Laurent. "Il est légitime que le point d'indice soit revalorisé." Il rappelle que les agents publics territoriaux sont deux millions, "sur les 5,6 millions de fonctionnaires. C'est une masse tout à fait importante. Et ce sont aussi souvent des agents qui sont assez mal payés. Ce sont les plus bas salaires".

Un problème de ressources à l'échelle territoriale

"Cette augmentation ne peut pas être jugée ou estimée tant qu'on n'a pas un travail de fond sur les relations financières entre l'Etat et les collectivités territoriales", alerte Philippe Laurent. Il souligne qu'elles sont "étranglées par la suppression de la taxe d'habitation, par la stagnation des dotations versées par l'Etat". Il doit donc y avoir "une discussion, non pas sur la question de la rémunération des fonctionnaires seulement, mais sur l'ensemble des relations". Le vice-président de l’AMF reste favorable à l'augmentation des agents, mais il faut "que les finances des collectivités territoriales le permettent" et qu'il y ait "un meilleur partage de la ressource fiscale entre l'Etat et les collectivités territoriales".

Philippe Laurent comprend notamment qu'il faille "accentuer le rattrapage des salaires sur les bas salaires". Mais il dénonce "un problème de logique globale dans le système". "Vous avez un ministre de la Fonction publique qui annonce des dépenses supplémentaires, qu'on peut parfaitement comprendre. Mais vous avez d'un autre côté un ministre des Comptes publics ou un ministre de l'Economie qui disent qu'il ne peut pas y avoir plus d'argent pour les collectivités locales, et même parfois moins." L'AMF est prête "à toutes les discussions avec tout le monde". Mais il faut "avoir une certaine logique".

Quant à la prime pouvoir d'achat de 300 à 800 euros pour les fonctionnaires gagnant moins de 3 250 euros par mois, le maire de Sceaux trouverait l'idée "bonne" s'il avait "la capacité" de se "procurer les ressources nécessaires, y compris en augmentant l'impôt local". "Malheureusement, l'impôt local est en train de disparaître puisqu'on a supprimé il y a quelques années la taxe d'habitation et qu'il ne reste plus que la taxe foncière", se désole Philippe Laurent. Mais il souligne que cela sera "très difficile pour l'ensemble des collectivités qui sont déjà en grande précarité financière". Dans une ville comme Sceaux, cette prime "représenterait à peu près 100 000 euros ou un peu plus. Cela fait 100 000 euros d'autofinancement en moins, cela fait 100 000 euros d'investissement en moins. Donc il y a un choix".

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