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Ségur de la santé : "Il n'y a pas de bureaucratie à l'hôpital public", les personnels administratifs répondent aux critiques tout en reconnaissant des lenteurs

Au centre hospitalier de Compiègne Noyon dans l'Oise, l'administration rejette les critiques de certains médecins qui estime que le personnel non-médical est trop nombreux. La directrice espère toutefois une simplification des commandes.

Article rédigé par franceinfo - Maïwen Bordron
Radio France
Publié Mis à jour
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Le centre hospitalier de Compiègne Noyon dans l'Oise. (MAIWEN BORDRON / RADIO FRANCE)

Les négociations du Ségur de la santé ont abouti à un accord dans la nuit du 8 au 9 8 juillet au ministère de la Santé, pour la revalorisation du salaire des soignants. Mais ce n'est pas le seul pilier de la réforme du système de santé voulu par le gouvernement. Une partie des médecins appellent notamment à la fin du fameux "mille-feuilles" administratif, ces lourdeurs qui grippent les rouages de l'hôpital. C'est ce qu'avait dénoncé la semaine dernière sur franceinfo Philippe Juvin, le chef du service des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris, parlant d'une "bureaucratie envahissante"

Lenteur mais pas lourdeur

Céline Garnerin, responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Compiègne-Noyon, dans l'Oise, ne comprend pas pourquoi l'administration hospitalière est à ce point décriée : "Ce sont des critiques qui ne m'atteignent pas, dans le sens où je trouve qu'aujourd'hui, tout ce qui est mis en oeuvre a sa valeur, a du sens." Chaque maillon de la chaîne administrative est essentiel au bon fonctionnement de l'hôpital abonde Catherine Latger, la directrice du centre hospitalier de Compiègne-Noyon. Elle refuse de parler de lourdeurs administratives. "Il n'y a pas de bureaucratie à l'hôpital public, il y a des services qui sont organisés entre eux pour gérer des missions que l'Etat leur confie".

Si les missions comportent des contraintes statutaires, budgétaires, organisationnelles fortes, il faut des personnels compétents pour les gérer.

Catherine Latger, directrice du centre hospitalier Compiègne Noyon

à franceinfo

Catherine Latger, également vice-présidente du syndicat des managers publics de santé, reconnaît certaines lenteurs dans le processus de décision. Un exemple concret : la commande de lits de réanimation. "On est soumis à un régime d'autorisation qui consiste à déclarer 14 mois à l'avance un dossier complet. Combien de personnel ? A-t-on les équipements ? C'est vrai que c'est très long. Ce que l'on peut se dire, avec un peu de recul, c'est que l'on peut trouver au moins un moyen terme entre le dossier très lourd et ce qu'on a fait pendant la crise, qui était de décider en 48 heures de tout révolutionner." La directrice espère que le Ségur de la santé permettra de simplifier certaines tâches comme la commande publique, toujours très lourde. 

236 administratifs pour 1600 soignants

Charlotte Alfonsi, elle, n'a aucune revendication en termes de simplification administrative. Selon cette cadre de santé, les soignants comptent sur les services administratifs de l'hôpital.

Dans les services, les infirmiers, les aides-soignants, les médecins sont plutôt contents que d'autres personnes fassent les tâches administratives.

Charlotte Alfonsi, cadre de santé

à franceinfo

 "Les soignants ne souhaitent pas faire les plannings, les commandes et ils sont bien contents que d'autres personnes fassent cette partie administrative. Cela leur détache du temps pour être auprès des patients pour faire leur coeur de métier, leur soin plutôt que de passer du temps à faire des démarches administratives." Au centre hospitalier de Compiègne-Noyon, 236 personnes travaillent dans l'administration pour 1 600 postes de soignants.

Lourdeurs administratives à l'hôpital : écoutez le reportage de Maïwenn Bordron

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