"Totalement inadmissible" : les syndicats de la fonction publique toujours en colère après une réunion avec le ministre pour évoquer le projet de réforme

Les organisations syndicales étaient invitées, mardi, à débattre de la réforme au ministère de la Transformation et de la Fonction publique.
Article rédigé par Marion Ferrère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La CGT, Force Ouvrière, FSU et Solidaires ont refusé de se rendre au ministère, de la Transformation et de la Fonction publique, photo d'illustration. (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS)

Dans la fonction publique, la colère des syndicats ne redescend pas. Seule la moitié des organisations se sont déplacées, mardi 21 mai, au ministère de la Transformation et de la Fonction publique, invitées par Stanislas Guerini pour débattre de la réforme du secteur. Parmi les pistes envisagées par le ministre : la rémunération au mérite, la suppression des catégories de fonctionnaires… Une communication de façade, selon la majorité des syndicats.

La CGT, Force Ouvrière, FSU et Solidaires ont voulu marquer le coup. Elles ont refusé de se rendre au ministère. Les quatre fédérations ne veulent pas de ce projet de loi de réforme. Mais surtout elles en dénoncent le flou : aucun texte ne leur a été présenté pour le moment par le ministère. Seulement des pistes qui franchissent plusieurs de leurs lignes rouges. La principale, rappelle Christian Grolier pour Force Ouvrière : la suppression des catégories A, B et C. "Les catégories, ce n'est pas seulement le classement hiérarchique des corps, c'est un triptyque qui fait qu'on a un concours à passer, un diplôme et à ce diplôme correspond une catégorie, explique Christian Grolier. Cette catégorie implique aussi la grille de salaires, donc comment on fait demain ?"

"On ne peut pas faire tout et n'importe quoi"

Le calendrier est donc lui aussi pointé du doigt. Malgré des réunions, des groupes de travail, impossible de tout mettre en place d'ici cet automne - date à laquelle le texte est attendu - selon Gaelle Martinez, déléguée générale de Solidaire fonction publique : "On a vraiment l'impression qu'en cinq réunions, Monsieur Guerini se dit 'On va tout casser et puis on verra bien ce qu'on fait après'. C'est totalement inadmissible. Ce sont 5,5 millions d'agents publics sont derrière et on ne peut pas faire tout et n'importe quoi."

Autre désaccord majeur : la rémunération au mérite voulue par Stanislas Guerini. Incompatible avec la fonction publique. Un moyen de répondre au plan d'économies voulu par Bercy, d'après Benoît Teste, secrétaire général de la FSU : "Le mérite est en fait l'instrument très facile pour justifier qu'on gèle la rémunération de tous et qu'on ne revalorise que quelques-uns. Forcément ça coûte moins cher de ne revaloriser que quelques agents qu'on a désignés comme étant méritants. Ce qu'on essaye de mettre en place c'est au contraire une mise au pas, une mise en concurrence, désigner qui sont les bons et qui sont les mauvais."

Plusieurs syndicats se disent prêts à retourner dialoguer au ministère mais pas question, précisent-ils, de céder sur ces points, agitant la possibilité d'une grève. Si la CGT et FO rappellent qu'ils ont déposé un préavis qui couvre la période des JO, d'autres organisations n'excluent pas une mobilisation en septembre prochain.

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