Cet article date de plus d'onze ans.

Le bio : une filière d'avenir pour l'emploi ?

De l'amont à l'aval, la filière bio s'active, même si elle accuse un certain retard par rapport à d'autres pays européens.
Article rédigé par Francetv Emploi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min

L'agriculture biologique française se situe au treizième rang des pays européens avec plus de 20 604 exploitations, soit plus de 4% des surfaces cultivées. La croissance du marché a progressé de 32% entre 2008 et 2010.Côté consommation, 46% des ménages consomment au moins un produit bio par mois en 2009. (source : Biocoop)A titre de comparaison, ils étaient 80% en Grande-Bretagne. Et Biocoop, le premier réseau de magasins bio en France, compte 325 points de vente début 2011, contre 187 en 2003.

De l'agrobiologie à la coopérative

L'agriculture biologique ou agrobiologie se distingue par son mode de production : pas d'utilisation de produits chimiques de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés (OGM), recyclage des matières organiques, utilisation des médecines douces pour l'élevage...  Plusieurs milliers d'acteurs suivent ces principes.Ce sont par exemple les éleveurs d'ovins, de caprins ou de volailles, les viticulteurs, les arboriculteurs, les maraîchers ou aquaculteurs, certains cumulant plusieurs spécialités.Ils vendent leurs produits soit sur des marchés locaux, soit dans des magasins spécialisés (un peu moins d'un millier) comme des coopératives ou dans des grandes surfaces.

De la préparation à l'importation

Entre la production et la vente, interviennent d'autres catégories de professionnels certifiés bio comme les préparateurs-transformateurs. Ils sont au nombre de 5200 : entreprises de stockage, huileries, meuleries, semouleries, boulangeries, pâtisseries, torréfacteurs, abattoirs...Leur outil industriel doit répondre à un cahier des charges drastique. Comme la France ne répond qu'à 7% de la production, elle a recours à l'importation.Les importateurs - une centaine - se ravitaillent au Maroc, en Argentine, au Sri Lanka pour les épices et le thé, à Madagascar...Des pays qui doivent bien sûr prouver qu'ils utilisent des règles de production bio.

Un succès commercial mitigé

Selon la dernière étude de l'Agence Bio réalisée en 2010, 83% des Français ont une très bonne image des produits bio. En tête des ventes, viennent les produits laitiers frais (comme le fromage, le yaourt, le beurre), puis les oeufs, suivis des fruits et légumes, du pain et des céréales aexequo avec les vins et des volailles et viandes.Le prix reste la cause principale de non-achat des produits bio : 86% des Français les jugent trop chers. Le surcoût peut varier de 40% à 100% selon le lieu de vente (sources : Agence Bio).

L'emploi

Le marché est porteur. Fin 2010, 20 604 exploitations agricoles étaient certifiées "bio", soit une augmentation de 55 % par rapport à 2008.L'agriculture biologique est très gourmande en main-d'oeuvre, plus que l'agriculture traditionnelle, notamment lors de la récolte et du conditionnement des fruits et des légumes. Du côté des préparateurs-transformateurs, la tendance est à la concentration et à l'augmentation de la taille moyenne des entreprises.Le développement de l'emploi dépend en partie des débouchés des produits. Même si les grandes surfaces sont les premiers vendeurs de produits bio (47 % de parts de marché), elles offrent un choix plutôt limité. Ce qui freine d'autant les achats des consommateurs...

Rédigé par La rédactionPublié le 22/02/2012

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.