Recrutement dans les stations de ski : "Il y a un retard à l'allumage", selon le président de France montagne
Les professionnels peinent à recruter des saisonniers dans les stations. "La restauration et les bars sont très touchés", explique le président de France montagne Jean-Luc Boch.
"Il y a un retard à l'allumage", a constaté Jean-Luc Boch, maire de La Plagne Tarentaise (Savoie) et président de l'association nationale des maires de stations de montagnes, mercredi 3 novembre sur franceinfo, alors que le secteur peine à recruter des saisonniers pour la saison qui vient. Une difficulté que le président de France montagne a du mal à expliquer : "On est tous en train de se demander ce qu'il faut faire demain pour retrouver le plein emploi en station."
franceinfo : Peut-on parler d'une pénurie de main d'œuvre dans les stations ?
Jean-Luc Boch : À l'heure actuelle, à date, on est pour les collectivités à - 30% dans le cadre des recrutements, et c'est encore pire pour les magasins, les restaurants, les bars, tous les socio-professionnels de stations qui affichent un - 40% dans le recrutement. Donc, à date et à l'heure où on vous parle, il y a un retard à l'allumage. Il y a du retard dans les embauches.
Comment les stations vont-elles faire pour fonctionner, avec ce manque de personnel ?
Ne vous inquiétez pas, on va y arriver. Quand on arrivera en tout début de saison, je vous garantis que le personnel sera présent. D'ailleurs, on travaille avec des cabinets de recrutement, avec des boites d'intérim, avec des annonces qui sont un petit peu plus alléchantes pour faire venir du personnel et du monde dans nos stations.
Y a-t-il des secteurs et des massifs plus concernés que d'autres par ce "retard à l'allumage" ?
Ça concerne en fait tout type de personnel, quelle que soit leur origine, quelle que soit l'activité en station, et c'est un retard général qui est enregistré aujourd'hui. Il n'y a pas un massif qui sort avec plus ou moins d'avance sur les autres. On est tous au même pied d'égalité. On est tous en retard dans les recrutements qui devraient déjà en grande partie être réalisés à l'instant.
Comment l'expliquer ?
On se rend compte que les personnes ont très mal vécu la crise sanitaire, et qu'elles se recentrent peut être vers un emploi plus simple, plus stable, avec des soirées, avec des week-ends, ce qui explique que la restauration et les bars sont très touchés. Ça, on arrive à le comprendre. Mais pourquoi les magasins de ski traditionnels ou les remontées mécaniques, par exemple, ont-ils des difficultés à l'emploi ? On n'arrive pas vraiment à se l'expliquer, puisque les horaires sont plutôt stables et les salaires plutôt corrects dans l'ensemble. Doit-on revoir notre modèle, notre façon de travailler ? Pourquoi pas. En tout cas, on est tous en train de se demander ce qu'il faut faire demain pour retrouver le plein emploi en station.
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