Télétravail : vers davantage d'emplois délocalisés ?
C'est une découverte pour certaines entreprises : non seulement le télétravail fonctionne, mais il pourrait permettre de faire de grosses économies en supprimant des bureaux, par exemple. Mais il serait également possible d'embaucher des salariés au coût moins élevé dans d'autres pays : c'est ce que l'on appelle la télémigration.
Avec la crise sanitaire, les Français ont découvert les avantages du travail à distance. Mais cette avancée pourrait être un cadeau empoisonné, qui pourrait justement leur coûter leur travail. Des entreprises pourraient embaucher dans des pays où la main d'œuvre coûte moins cher, comme en Pologne, ou même en Inde ou en Chine. C'est le risque pointé par de plus en plus d'économistes.
Des économies de salaire
Selon une étude, 37 % des postes réalisés en télétravail en France pourrait tout à fait l'être depuis l'étranger, où les télétravailleurs ne manquent pas. Ils seraient plus de 300 millions, formés et disponibles dans les pays émergeants. Les entreprises européennes feraient ainsi des économies de salaire. "Si on prend pour hypothèse qu'environ un quart de ces emplois télétravaillables étaient effectivement délocalisés, pour les économies européennes, cela occasionnerait des gains en matière de coût du travail de l'ordre de 6 à 9 %", explique Julien Marcilly, économiste en chef de Coface. Mais faire ce choix causerait de vives tensions sociales en Europe.
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