Crise énergétique : les agents de RTE appelés par la CGT à une grève reconductible pour des augmentations salariales
"Pas certain qu'on ait besoin de coupures": malgré les messages rassurants des opérateurs face au risque de délestages cet hiver, un conflit social semble s'installer entre le syndicat CGT et le gestionnaire du réseau RTE. Lundi 5 décembre, la centrale a lancé mardi 7 décembre une grève reconductible. 32% des agents du gestionnaire des lignes à haute et très haute tension se sont ainsi déclarés grévistes.
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Au cœur des négociations, qui avaient débuté dans un climat tendu le 22 novembre et qui n'ont pu se conclure lors d'une deuxième séance le 1er décembre, selon la fédération CGT des Mines et de l'Énergie dans un communiqué : les augmentations salariales. "Le Directoire n'entend lâcher qu'un seul niveau de rémunération (2,3%) pour compenser l'inflation 2022/2023", a regretté la CGT, qui réclame 6,9% d'augmentation pour tous." La direction de RTE a confirmé l'annonce d'un mouvement de grève et la tenue d'une dernière séance de négociations mercredi 7 décembre.
La direction avait indiqué, fin novembre, avoir proposé lors de la première séance 2,3% d'augmentation pour tous les salariés, ainsi qu'une "prime pérenne" de 2% avec un plancher de 95 euros/mois pour l'ensemble des salariés et une enveloppe de 1,84% d'augmentation pour des mesures individuelles. Une journée de grève jeudi 24 novembre, à l'appel d'une intersyndicale, avait déjà mobilisé 40% de grévistes sur les effectifs présents, selon la CGT, la direction évoquant pour sa part un taux de 34%.
Les opérations de maintenance perturbées
Concrètement, ce sont les opérations de maintenance du réseau électrique qui sont perturbées par les arrêts de travail des agents de RTE. Ainsi, vendredi dernier, plus de 100 000 habitants de l’Aube ont été coupés plusieurs heures dans la matinée après un incident sur un poste électrique haute-tension, touchant des hôpitaux et des centres de santé. S la panne n’était pas due au conflit social, mais la CGT avertit : si les opérations de maintenances sont retardées, il existe un risque accru de défaillances techniques comme celle-ci, au moment même où le réseau se prépare à de potentielles de coupures organisées au mois de janvier.
Le climat social au sein de RTE est tendu notamment depuis le placement en garde à vue de quatre agents début octobre dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à la suite d'une plainte de RTE. Cette plainte contre X vise des soupçons d'interventions frauduleuses sur le réseau électrique dans le cadre de mouvements sociaux en juin et juillet. Les quatre agents sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Paris le 28 février prochain.
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