Face aux risques de coupure et de rationnement, Elisabeth Borne appelle chaque entreprise à établir son propre plan de sobriété énergétique
La Première ministre s'adresse aux entreprises lors de son discours d'ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) du Medef, lundi après-midi.
Ce qu'il faut savoir
Face aux risques de coupure ou de rationnement de l'énergie cet hiver, la Première ministre, Elisabeth Borne, a appellé chaque entreprise "à établir, en septembre, son propre plan de sobriété". "Chaque entreprise doit se mobiliser et agir", a-t-elle affirmé dans son discours en ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) du Medef. La Première ministre leur a donné "rendez-vous début octobre" pour tirer un "premier bilan" de ces plans d'économies d'énergie. Les entreprises "seraient les premières touchées" en cas de "rationnement" face à un risque de pénurie, a-t-elle prévenue.
La question de la taxation des "super-profits". Elisabeth Borne a affirmé samedi dans une interview au Parisien qu'elle ne fermait pas la porte à une taxation des super-profits, mais qu'elle préférait que chaque entreprise qui le peut "baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d'achat à ses salariés". "Vous savez qui est le plus grand super-profiteur, si j'ose dire, c'est l'Etat", a affirmé Geoffroy Roux de Bézieux. Les super-profits des entreprises sont "une bonne nouvelle pour ces entreprises, pour les salariés mais aussi pour les Français, pour l'Etat et pour la dette", a-t-il plaidé, estimant que cette possible taxation "n'a pas de sens". "Non, monsieur le président, il n'y a pas de surprofit du côté de l'Etat", a-t-elle répondu lors de son discours.
Oxfam appelle le gouvernement à "du courage" face aux entreprises. "Depuis quelques années, les appels aux entreprises n'ont pas été suivis d'effet", a commenté Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, réagissant sur franceinfo aux propos du président du Medef. "Que ce soit sur la trajectoire climat des banques, sur l'augmentation des salaires. Ce n'est parce qu'on leur demande d'aller dans le bon sens que ça marche", a-t-elle souligné. Si le patron du Medef assure que les entreprises n'ont pas attendu les injonctions gouvernementales pour être plus sobres, "la réalité, c'est qu'aujourd'hui, il y a trois entreprises du CAC40 qui sont alignées avec une trajectoire conforme à l'accord de Paris sur toutes les entreprises du CAC40", fait valoir Cécile Duflot. "La nécessité maintenant, c'est d'aller plus loin. Ce à quoi j'appelle le gouvernement, c'est du courage. On n'a plus le temps."