EDF : on vous explique l'origine des tensions entre l'État et le groupe en attente d'un nouveau patron
Le gouvernement doit annoncer d'ici quelques jours le nom de la personne qui succèdera à Jean-Bernard Lévy. Les rapports du PDG avec l'exécutif se sont détériorés ces derniers mois sur fond de crise énergétique.
Qui sera la ou le nouveau PDG d'EDF ? Alors que le successeur de Jean-Bernard Lévy doit être nommé d'ici quelques jours, Bruno Lemaire a annoncé mardi 6 septembre avoir transmis une liste de noms à la Première ministre. L'épilogue d'une longue histoire qui se termine mal entre l'État actionnaire et le dirigeant. Leurs relations se sont récemment envenimées.
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Dernier épisode : lundi, Emmanuel Macron a jugé inacceptable les propos tenus par le patron d'EDF lors de l'université d'été du Medef. Il évoquait les problèmes d'indisponibilité du parc nucléaire, accusant l'État d'avoir orienté l'électricien vers des fermetures plutôt qu'un développement puisqu'en plus de Fessenheim, 12 autres réacteurs devaient s'arrêter. Une déclaration fausse et irresponsable, estime Emmanuel Macron qui assure que l'État n'a jamais voulu lésiner sur la maintenance du parc actuel.
Un bon élève tombé en disgrâce
En principe, Jean-Bernard Lévy aurait dû partir en mars 2023, atteint par la limite d'âge après deux mandats à tête d'EDF. Mais le climat entre la direction du groupe et l'exécutif s'est dégradé à cause des mesures du bouclier tarifaire. Jean-Bernard Lévy n'a jamais accepté que l'État se serve de l'entreprise pour les financer, en l'obligeant à vendre à prix bradé plus d'électricité nucléaire à ses concurrents. Le PDG a même déposé en mai un recours gracieux pour faire annuler ce dispositif.
Jean-Bernard Lévy est passé du statut de bon élève lors du renouvellement de son mandat en 2019 - une première depuis le mythique patron d'après-guerre, Marcel Boiteux - à celui de cancre prié de quitter les lieux. Il a pourtant avalé d'autres couleuvres de la part de l'État actionnaire, du rachat quelque peu forcé des activités nucléaires de General Electric en début d'année au peu de soutien dont il a bénéficié lors du conflit lié au plan de restructuration Hercule, qu'il avait concocté en personne... À la demande de l'État.
Les candidats ne se bousculent pas
Qui succèdera au dirigeant en disgrâce ? Un patron ou une patronne ? Ou un duo avec un président et un directeur général ? La question sera sans doute tranchée à l'Élysée. Plusieurs noms circulent. Philippe Knoche, le patron d'Orano. Mais lui ne confirme pas sa candidature. Cédric Lewandowski, actuel directeur du parc nucléaire, peu en cours à l'Élysée. Ou encore Laurence Parisot, l'ex-patronne du Medef, mais elle assure ne pas vouloir du poste. Ou bien Marianne Laigneau, patronne d'Enedis, filiale d'EDF.
Les candidats ne se bousculent pas. Plusieurs, approchés, ont même refusé. Les interventions de l'État dans la gestion du groupe effraient plus d'un patron potentiel. Et le salaire du PDG d'EDF - 450 000 euros par an - dix fois moins qu'un patron du CAC40, n'attire pas les dirigeants, au point que l'État réfléchit à des primes pour l'augmenter.
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