Energie : la France est redevenue exportatrice nette d'électricité depuis la fin du mois de décembre
Pour la première fois depuis des mois, la France est redevenue au tournant de l'année 2023 exportatrice nette d'électricité. "Depuis le 1er janvier, le solde net d'exportation d'électricité s'élève à 1,4 térawattheure (TWh)", a déclaré mardi 10 janvier à l'AFP le gestionnaire du réseau de haute et très haute tension, RTE. Ce solde équivaut à la puissance consommée sur un an par 450 000 foyers.
La remontée de la production nucléaire, la douceur hivernale qui évite de pousser le chauffage et des vents favorables pour la production éolienne font que la France recommence à exporter plus d'électricité vers ses voisins européens qu'elle n'en importe, au moins provisoirement. "On a l'impression qu'on a changé de monde", a résumé auprès de l'AFP Nicolas Goldberg, expert énergie au cabinet Colombus Consulting.
"La consommation extrêmement basse, des éoliennes qui produisent à fond et un nucléaire qui produit dans la moyenne prévue par RTE, tout cela fait qu'on est exportateur net d'électricité et que plus personne ne parle de coupures" de courant, explique-t-il.
Des importations pendant une majeure partie de l'année 2022
Dans le détail, la France a renoué, selon RTE, avec les exportations nettes dès la première semaine des vacances de Noël, soit tout l'inverse de 2022. Avec une production nucléaire historiquement basse estimée dans une fourchette de 275-285 TWh en 2022, la France avait été importatrice nette d'électricité sur presque l'ensemble de l'année (sauf février, mai et à partir de fin décembre), ce qui n'était pas arrivé depuis 42 ans.
Historiquement premier pays exportateur d'électricité en Europe, la France avait dû en importer depuis l'Espagne, l'Allemagne ou le Royaume-Uni pour éviter les coupures. L'an dernier, la France a été confrontée à un manque de disponibilité inédit du parc nucléaire en raison de maintenances programmées, mais prolongées, sur des réacteurs et de la découverte fin 2021 de problèmes de corrosion sur des portions de tuyauteries cruciales pour la sûreté des centrales, nécessitant de longues réparations. La France ne pouvait guère non plus compter sur ses stocks hydrauliques (les barrages), qui ont souffert de la sécheresse, même s'ils ont depuis été partiellement reconstitués cet automne.
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