: #OnVousRépond Prix de l'électricité : on a répondu à vos questions sur la hausse des tarifs à partir du 1er février
Le bouclier tarifaire sur l'énergie s'abaisse peu à peu. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a confirmé, dimanche 21 janvier, la hausse des taxes sur les factures de l'électricité à partir du 1er février. Le montant de la facture des 9,3 millions de foyers qui ont souscrit à un contrat heures pleines/heures creuses augmentera en moyenne de 9,8%. Pour les 10,6 millions de ménages au tarif de base, la hausse sera de 8,6%.
Vous avez été nombreux dans le live de franceinfo à nous interroger sur cette annonce. Nous avons répondu à vos questions.
Comment expliquer cette augmentation ?
La hausse de tarif de l'électricité est liée à la volonté du gouvernement de sortir progressivement du bouclier tarifaire. En février 2022, pour amortir les conséquences de la flambée des prix de l'énergie pour les ménages, la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), également appelée contribution au service public d'électricité (CSPE), avait été réduite à 1 euro le mégawattheure (MWh). A partir du 1er février, elle passera à 21 euros le MWh.
Une nouvelle augmentation de la TICFE interviendra au 1er février 2025 pour rétablir "la situation qui était celle d'avant le bouclier tarifaire", a expliqué dimanche Bruno Le Maire. Pour rappel, la TICFE s'élevait à 32,44 euros/MWh avant la crise de l'énergie, selon la Commission de régulation de l'énergie.
La baisse des taxes était-elle visible sur les factures lors de la mise en place du bouclier tarifaire ?
Trois taxes et contributions s'appliquent sur votre facture d'électricité, comme le détaille le Médiateur de l'énergie : la contribution tarifaire d'acheminement (CTA), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE). Comme expliqué plus tôt, celle-ci est parfois appelée par son ancien nom, "contribution au service public d'électricité" (CSPE). C'est peut-être sous cette appellation qu'elle apparaît encore sur votre facture.
Notez également que les valeurs sur votre relevé sont souvent exprimées en kilowattheure (kWh) et non en mégawattheure. Ainsi, vous devriez apercevoir sur vos récentes factures un montant de TICFE ou de CSPE à 0,001 euro/kWh. Au 1er février, la taxe passera à 0,021 euro/kWh.
Pourquoi la hausse est-elle plus importante pour les abonnés heures pleines/heures creuses que pour ceux au tarif de base ?
L'augmentation des tarifs sera en moyenne plus forte pour les offres en heures creuses/heures pleines (+9,8%) que pour les clients en offre de base (+8,6%). Pour l'expliquer, il faut rappeler que le montant de la TICFE payée par un ménage est proportionnel à sa consommation d'électricité, et que le prix moyen du kWh payé par un consommateur au tarif heures pleines/heures-creuses est un peu moins élevé que pour un foyer au tarif de base.
La hausse est en moyenne plus importante pour les ménages en heures pleines/heures creuses "car vous prenez un montant forfaitaire de taxe et vous l'appliquez à un tarif avant taxe qui est un peu plus bas", explique sur BFMTV la présidente de la Commission de régulation de l'énergie. "Quand vous additionnez en valeur absolue quelque chose à partir d'un tarif qui est un peu plus bas, ça fait une progression un peu plus élevée", avance Emmanuelle Wargon.
Les 400 000 abonnés à une offre d'"effacement jour de pointe", qui propose des tarifs avantageux lors des périodes durant lesquelles la tension sur le réseau est moindre, comme le contrat "Tempo" d'EDF, sont ceux qui encaisseront la plus forte augmentation. Leur facture grimpera en moyenne de 10,1% sous l'effet du relèvement de la TICFE.
L'abonnement heures pleines/heures creuses est-il plus cher que l'abonnement de base ?
Le tarif de l'abonnement est un peu plus cher pour un contrat heures pleines/heures creuses que pour un contrat de base. Pour un compteur d'une puissance de 6 kVA, l'abonnement au tarif réglementé chez EDF (document PDF) coûte par exemple 12,85 euros en option heures pleines/heures creuses, et 12,44 euros en offre de base.
Pour que l'option heures pleines/heures creuses soit intéressante financièrement, il faut surtout pouvoir consommer une partie de son électricité lors des heures creuses, par exemple en faisant tourner les appareils électroménagers (lave-vaisselle, lave-linge) et en programmant le chauffage du ballon d'eau électrique la nuit. Le Médiateur de l'énergie propose un simulateur pour savoir si l'option serait rentable chez vous en fonction de vos usages.
Malgré la hausse à venir, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie estime que le contrat heures pleines/heures creuses reste avantageux. "Le prix moyen pour un consommateur base, ça sera 31 centimes du kWh et pour un consommateur heures pleines/heures creuses, ça sera 27 centimes, donc ça va rester plus intéressant, d'autant plus si votre consommation en heures creuses est supérieure à 30%", avance-t-elle sur BFMTV.
Où en est la France dans sa production d'électricité nucléaire par rapport à l'hiver dernier ?
Le marché de l'électricité s'est bien mieux porté en 2023 qu'en 2022, lorsqu'il avait été plombé par un nombre record de réacteurs nucléaires à l'arrêt pour maintenance. En 2023, la production issue du parc nucléaire a augmenté de près de 15% par rapport à 2022, selon les chiffres d'EDF. La production d'électricité hydraulique est aussi repartie à la hausse (de près de 20%), après une année 2022 marquée par de nombreux barrages à sec.
Dans ce contexte de détente des prix sur le marché de gros, la Commission de régulation de l'énergie avait anticipé une baisse des tarifs réglementés de vente d'électricité hors taxe de 0,35%. Dans le détail, le tarif pour les professionnels diminue de 3,67% et celui des particuliers est stable, avec une augmentation de 0,01%.
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