Prix de l'électricité : 10% de hausse maximum pour 2024, assure le PDG d'EDF
"Pour 2024, ce sera un maximum de 10%" de hausse sur les factures d'électricité, a déclaré vendredi 24 novembre sur franceinfo Luc Rémont, PDG d'EDF, confirmant les déclarations du ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire.
Luc Rémont est revenu sur la crise énergétique en cours depuis la guerre en Ukraine et les mesures mises en place par le gouvernement pour y faire face : "Aujourd'hui, les ménages payent l'électricité à travers leurs factures mais aussi comme contribuables, parce que finalement c'est le contribuable qui est venu compenser l'augmentation forte des prix de l'électricité due à la crise énergétique dans laquelle nous sommes", a-t-il expliqué.
"Le bouclier tarifaire, ce sont également les Français qui le payent, au fil du temps qui passe, les prix moyens de l'électricité vont atterrir et le bouclier va se réduire", ajoute le PDG d'EDF.
"In fine, l'augmentation sera limité à 10% l'année prochaine."
Luc Rémont, PDG d'EDFsur franceinfo
Questionné sur le prix du mégawattheure et l'accord entre le gouvernement et EDF fixant le prix de l'électricité à 70 euros à partir de 2026, le PDG de l'entreprise a répondu : "Nous sortons d'un système dans lequel EDF était obligé de vendre un tiers de sa production à 42 euros du mégawattheure, le reste - par défaut - devenait sujet aux fluctuations de très court terme des prix du marché de l'électricité." Pour le PDG, ce système a "pénalisé" EDF et les consommateurs en phase de crise, obligeant "le budget de l'État à intervenir pour les protéger."
Luc Rémont souhaite donc changer ce système : "Avec Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher [ministre de la Transition énergétique], nous avons travaillé pour avoir un système plus responsabilisant pour l'entreprise." Le PDG d'EDF se montre satisfait par l'accord, "parce qu'il nous conduit à tirer notre commerce vers le long terme pour stabiliser les prix d'abord."
Cet accord, jugé "plus protecteur sur le système actuel", donne à l'État "un instrument plus fort qui couvre la totalité de la production nucléaire d'EDF cette fois-ci. Si les prix augmentent trop, l'État récupère la totalité de la valeur de la production électro-nucléaire d'EDF pour pouvoir la redistribuer aux concitoyens." Selon Luc Rémont, "c'est cet ensemble qui va nous permettre, à partir de 2026, de viser les fameux 70 euros du mégawattheure."
Des efforts de sobriété
Concernant l'hiver, Luc Rémont dit l'aborder "avec confiance" et se veut rassurant : "Nous exportons [de l'électricité] tous les jours." Ce qui n'était pas le cas au cours de l'hiver dernier puisqu'à l'époque, en 2022, des problèmes de corrosion sur plusieurs réacteurs avaient contraint la France à importer de l'électricité pour la première fois en 42 ans.
"Nous avons plus de nucléaire disponible", a-t-il poursuivi. "Nous avons également une hydrologie favorable à l'hydroélectricité. Nous pouvons aborder les prochaines semaines avec confiance." Toutefois, Luc Rémont l'assure : "Il faut rester vigilants, toujours" et conclut : "Nous avons - grâce ou à cause de tout cela - fait des efforts de sobriété et l'énergie qu'on ne consomme pas c'est toujours la meilleure, il faut garder cet aspect de sobriété."
Pour rappel, la France a réduit sa consommation électrique de 9% l’hiver dernier en raison des prix élevés et des efforts de sobriété.
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