Projet de raffinerie de lithium au Havre : "C'est fondamental", estime un spécialiste des matières premières et de l'énergie
"C'est la preuve que toutes ces énergies vertes ou verdies vont représenter notre quotidien dans les décennies à venir", commente, jeudi 7 novembre, sur franceinfo, Philippe Chalmin, professeur d'histoire économique à l'université Paris-Dauphine, spécialiste des matières premières et de l'énergie. Le port du Havre va accueillir 2,6 milliards d'euros d'investissements dans le lithium, l'hydrogène et le méthanol.
Le cabinet du ministère de l'Économie et des Finances a annoncé, jeudi matin, l'implantation de trois entreprises, avec à la clef 640 emplois. "C'est la preuve que la stratégie du gouvernement de revitaliser certaines friches industrialo-portuaires est pertinente et convainc les investisseurs étrangers", se réjouit le ministre, Antoine Armand. "L'État met les moyens", salue sur franceinfo, Philippe Chalmin. Au-delà de la question de la revitalisation de friches industrielles, "c'est aussi profiter de la position du port du Havre" pour investir "dans un domaine la transition énergétique, où pour l'instant, nous étions peut-être un petit peu en retard", poursuit-il.
"On aurait peut-être pu le faire plus tôt"
Les trois entreprises – Livista Energy, Air Products et Qair – y développeront une raffinerie de lithium, un site d'import d'hydrogène renouvelable et un projet de production et de stockage d'hydrogène et de méthanol à horizon 2026-2029, selon le ministère de l'Économie et des Finances. "La raffinerie de lithium, ça c'est très important", estime ce spécialiste des matières premières et de l'énergie. Ce minerai est très convoité. Par exemple, il est "incontournable dans la batterie de votre voiture électrique, de votre vélo électrique ou votre trottinette électrique".
"Le lithium, il y en a un peu partout dans le monde", souligne Philippe Chalmin avant que l'enjeu aujourd'hui se concentre du raffinage du lithium. Et dans ce domaine, la Chine s'est imposée. Selon un rapport du gouvernement australien, le pays raffine plus de 60% de lithium dans le monde. Ainsi, "développer une raffinerie lithium, ça, à mon avis, c'est quelque chose de tout à fait important, c'est fondamental", insiste-t-il. "On aurait peut-être pu le faire plus tôt, d'ailleurs, si on y réfléchit", ajoute ce spécialiste.
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