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Reportage "C'est à flux continu !" : le terminal méthanier de Fos-Cavaou fait face à l'afflux massif de gaz naturel liquéfié

Alors que le gouvernement se veut rassurant sur la sécurité d'alimentation en gaz, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) par bateaux tournent à plein régime. Ainsi, le terminal méthanier de, près de Marseille, est passé de 65% de taux d’utilisation à 95% cette année. Reportage.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le terminal méthanier de Fos-Cavaou, à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. (ARNAUD BRUNET / ENGIE)

Sur le quai du terminal de Fos-Cavaou, à Fos-sur-Mer, près de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, la tour jaune et noire de vingt mètres destinée à recevoir les navires chargés de gaz naturel liquéfié, le GNL, donne à peu près une idée de leur taille. "Un navire de 300 mètres de long, c'est un térawatt-heure, soit environ la consommation annuelle de la ville de Montpellier, indique Thomas Barbier, le responsable d’exploitation des terminaux de Fos. Sur un bateau standard à 150 000 mètres cubes, on met à peu près douze heures pour transférer la cargaison." 

Avec la crise énergétique, le terminal méthanier de Fos-Cavaou est passé de 65% de taux d’utilisation à 95% cette année, soit un bateau tous les deux jours. (FRANCK BADAIRE / ELENGY)

>> Dépendance au gaz russe : comment fonctionnent les sites de stockage de gaz en France ?

Un bateau tous les deux jours

Des navires comme ça, Thomas Barbier, le responsable d’exploitation des terminaux de Fos, en a eu 13, rien que le mois dernier. Avec la crise énergétique et le spectre d’un défaut d’alimentation en gaz, à cause de la guerre en Ukraine, le port méthanier est passé de 65% de taux d’utilisation à 95% cette année, soit un bateau tous les deux jours. "C'est à flux continu et cela montre bien à quel point ces terminaux de gaz naturel liquéfié sont indispensables pour l'indépendance énergétique du pays grâce à la diversification des approvisionnements qu'ils permettent", explique Edouard Sauvage, responsable des infrastructures d'Engie, l'opérateur du port.

"Le marché a complètement changé depuis six mois : ça a été très rapide et c'était évidemment une nécessité pour faire face à la baisse des livraisons de gaz russe."

Edouard Sauvage (Engie)

à franceinfo

Ici, sur les bords de la Méditerranée, le gaz vient surtout d’Algérie et du Qatar. Livré à l’état liquide, il est repassé à l’état gazeux avant d’être envoyé sur le réseau.

Les capacités du terminal augmentées en quelques semaines

Seule alternative massive et immédiate au gaz russe, le GNL, hier considéré comme une énergie fossile à remplacer, est devenu tellement indispensable qu’Engie a dû réaliser des travaux en quelques semaines pour augmenter les capacités de son terminal de presque 20%. "Nous avons mis ces capacités en vente assez rapidement vers le mois d'avril, indique Nelly Nicoli, qui dirige Elengy, la filiale d'Engie chargée des terminaux GNL. Elles sont parties en quelques minutes pour les années 2022-2023 et 2024 dans le processus de commercialisation, qui est au premier arrivé, premier servi."

Techniquement, en termes de foncier, en termes de capacité de raccordements, tout est prévu pour une extension potentielle de ce terminal."

Nelly Nicoli (Elengy)

à franceinfo

Aujourd’hui avec quatre terminaux GNL, la France est une plaque tournante européenne, réexportant vers la Belgique, l’Espagne, l’Italie et bientôt l’Allemagne. Mais pour augmenter ses capacités et compenser intégralement, il faudra attendre : l’ouverture d’un cinquième terminal, au Havre, a été décidée cet été, mais il n’entrera pas en service avant un an.

Crise de l'énergie : reportage au terminal méthanier de Fos-Cavaou de Grégoire Lecalot

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