Aux Etats-Unis, la grève se poursuit chez Boeing après le rejet d'un projet d'accord social

Ils restent mobilisés. Les salariés de Boeing dans la région de Seattle (Etats-Unis) ont largement rejeté, mercredi 23 octobre, le dernier projet d'accord social proposé par l'avionneur américain. Ils ont ainsi reconduit la grève qui paralyse deux usines cruciales depuis mi-septembre, alors que le groupe a révélé le même jour avoir connu sa pire perte trimestrielle en quatre ans.

Quelque 33 000 ouvriers autour de Seattle, le fief historique de Boeing dans le nord-ouest des Etats-Unis, sont en grève depuis le 13 septembre. Ils travaillent dans les deux principales usines du groupe, où sont produits le 737 (son avion le plus vendu), le 777 et le 767, et qui participent à plusieurs programmes militaires.

Dans sa dernière offre, la direction de Boeing proposait une hausse salariale de 35% sur quatre ans, mais sans rétablir le système de retraite supprimé en 2008 que réclamaient de nombreux salariés. Près de deux tiers (64%) des membres de la branche locale du syndicat des machinistes (IAM) se sont prononcés contre ce projet, a annoncé ce dernier sur X. La grève avait été votée à la suite du rejet d'un projet d'accord d'entreprise présenté le 8 septembre et jugé insuffisant.

Une perte à 6,17 milliards de dollars

L'IAM réclamait une hausse salariale de 40% pour rattraper le retard pris par les salaires par rapport à l'inflation de ces dernières années. Le syndicat affirme que les rémunérations ne permettent plus de vivre correctement dans cette région, parmi les plus chères des Etats-Unis.

Le prolongement de la grève est survenu après la publication mercredi par Boeing de sa pire perte trimestrielle en quatre ans, à 6,17 milliards de dollars, sur fond d'accidents et d'incidents à répétition touchant ses appareils. Selon un calcul de l'AFP, les pertes nettes de Boeing dépassent désormais les 31 milliards de dollars depuis début 2020.